Hockey sur glaceDamien Riat: «On n’a pas vu le LHC des derniers matches»
L’attaquant de la formation vaudoise, balayée vendredi soir à domicile par Ge/Servette (2-6), évoque «un match sans» pour justifier la large défaite de son équipe dans le derby lémanique.
- par
- Chris Geiger Lausanne
Une véritable leçon de hockey sur glace. Voilà ce qu’a subi le Lausanne HC contre Ge/Servette, vendredi soir dans une Vaudoise aréna qui avait fait le plein pour l’occasion (défaite sans appel 2-6). Sur sa glace, l’équipe de Geoff Ward n’a fait illusion qu’un petit quart d’heure. Avant d’être littéralement renversée par le leader du championnat de National League, qui a donné l’impression d’évoluer un voire deux niveaux au-dessus des Lions par séquences.
Ces derniers avaient pourtant ouvert le score contre le cours du jeu, bien aidés sur le coup par Robert Mayer (11e, 1-0). Mais l’avantage pris au tableau d’affichage du LHC s’est finalement avéré être le début de la fin pour lui. Car moins de sept minutes plus tard, les Aigles étaient parvenus à égaliser, à prendre l’avantage et même à faire le break grâce, notamment, à l’exceptionnel Henrik Tömmernes, qui a terminé la partie avec quatre points (deux buts, deux assists) à son compteur personnel.
Les Lions n’ont toutefois pas coulé uniquement à cause du match extraordinaire du défenseur suédois des Grenat. S’ils se sont inclinés dans les grandes largeurs, c’est avant tout à cause d’une mauvaise gestion des moments-clés – troisième et quatrième buts encaissés en situations spéciales –, d’un fond de jeu aux abonnés absents et d’une agressivité en deçà des attentes – la très grande majorité des duels ayant été remportés par le GSHC.
«C’était une soirée compliquée, reconnaît un Damien Riat marqué par la gifle reçue. On n’a pas vu le LHC des derniers matches. On n’était pas là ce soir (ndlr: vendredi), il faut le dire. C’était un match sans. L’exécution n’était pas là non plus. Si tu n’arrives pas à aligner deux passes sur la palette, c’est compliqué de jouer dans ces conditions. Surtout contre un adversaire en pleine confiance.»
Power-play en souffrance
Difficile de contredire le plus Genevois des Lausannois, tant les pensionnaires de Malley ont été incapables de soigner leurs sorties de zone et de construire des actions dignes de ce nom. Globalement inoffensifs – 25 tirs cadrés – lorsqu’ils étaient en possession de la rondelle, les Lions ont également manqué de rigueur en zone défensive – ce qui constituait pourtant leur principale force lors des dernières sorties – face à un adversaire létal. Le talent individuel des Genevois a ainsi mis très régulièrement hors de position le bloc vaudois. La qualité de leur jeu de puissance – le meilleur de la Ligue – également. Tout le contraire de celui du LHC, incapable de créer un véritable danger au cours des cinq séquences à disposition.
«On travaille pourtant beaucoup sur le power-play à l’entraînement, se désole Damien Riat. On fait aussi beaucoup de vidéos. C’est frustrant. C’est clair qu’on n’est pas en confiance dans ce secteur de jeu cette saison. Mais il faut qu’on continue à travailler sur cet aspect du jeu. Ça va finir par cliquer à un moment donné. Il faut garder la tête haute.»
Ce mal chronique en avantage numérique – et dans une moindre mesure en infériorité numérique – peut-il être rédhibitoire à ce stade de la saison régulière? «Non, on peut s’en sortir, relativise l’attaquant international suisse. Mais c’est clair que ces situations peuvent faire la différence sur certains matches. Si on avait réussi à inscrire un ou deux goals ce soir en power-play, on aurait peut-être pu prendre le momentum de la rencontre.»
Avant-dernier
Ce n’est pas ce qu’il s’est passé, loin de là. Lausanne, à nouveau 13e du classement en raison du point pris dans le même temps par Langnau contre Zoug, va devoir rapidement passer à autre chose puisqu’un deuxième derby l’attend ce samedi soir (19h45) à la BCF Arena. Où il sera sous pression.
«À ce moment-là de la saison, bien sûr qu’il y a de la pression, confirme le No 9 du LHC. Mais cette dernière doit permettre à chaque joueur de sortir le meilleur de lui-même, de tout donner sur la glace. Il ne faut pas avoir peur de la pression car elle fait partie du jeu et de l’enjeu qu’il y a en ce moment. Comme il reste peu de matches, il faut vite oublier cette défaite et déjà avoir les yeux tournés vers le match de Fribourg. C’est tout ce qu’on peut faire dans ces moments-là. Cette partie est derrière nous, c’est fait, on ne peut plus revenir en arrière.»
Les Lions sont dans la quasi obligation de ramener des points de l’antre des Dragons s’ils entendent quitter l’avant-dernière place et continuer de croire aux pré-play-off.