FOOTBALLDidier Tholot: «Ce groupe a montré qu’il avait des valeurs»
Encore mené de deux buts à la 89e contre Vaduz, Sion a arraché un point inespéré grâce à son abnégation (3-3). À Tourbillon, sa remontada n’occulte pas les difficultés que le leader a rencontrées en jouant au complet.
- par
- Nicolas Jacquier
Joie, frustration, colère, libération, émotions… À Tourbillon, le FC Sion est passé par tous les états d’âme. Ouvrant rapidement le score (3e, 1-0 signé Sorgic), on a d’abord pu penser qu’il allait vivre une soirée tranquille en se contentant de gérer l’acquis sans trembler. Très mauvaise intuition. Vaduz ayant profité à son tour des cadeaux généreusement offerts par son hôte pour mener encore 3-1 à la… 89e, on a ensuite eu la conviction que ce Sion-là, réduit à dix après l’expulsion de Baltazar et peinant à se raccrocher à ces certitudes, n’allait pas y couper, que sa défaite était cette fois consommée… Là aussi, on se trompait.
C’était mal connaître le caractère valaisan et le sursaut d’orgueil d’un groupe probablement aussi boosté par les souvent curieuses décisions arbitrales avec lesquelles il lui a fallu composer. «Ça fait ch… de n’avoir pas gagné ce match, concédait Didier Tholot alors que les esprits s’étaient calmés. Mais c’est bien de ne l’avoir au moins pas perdu. Ce groupe a des valeurs, on n’a pas douté, on n’a pas coulé.»
Vendredi soir, c’est grâce à ces valeurs d’abnégation et d’engagement que Sion a sauvé un point qui traduit ce qu’il est, en termes de solidarité notamment. «Sur les valeurs, concède son entraîneur, on est là. Ce point est mérité par rapport à l'investissement de tous les joueurs. Même à 10 contre 11, j’ai dit aux gars à la mi-temps qu’on pouvait le faire. Il fallait être positif et changer d'attitude. J'ai vraiment aimé la solidarité, l'abnégation et le mental lors de la deuxième mi-temps. Sur le plan du jeu, on doit clairement en faire plus. Notre première période n’était pas bonne. De temps en temps, on a des trous d’air qui coûtent cher. On donne des buts.» Si cela est certes valable pour les deux premières réussites de Vaduz, celle de Djokic ne doit en revanche rien à personne. «Sa volée termine sous la barre alors qu’elle aurait dû finir derrière les tribunes…»
Après Baltazar, bien trop rapidement expulsé pour n’avoir pas mieux su contrôler sa fougue (45e+1), le coach du FC Sion devait lui aussi être victime de l’excès de zèle de l’étrange M. Gianforte. Que lui a-t-il donc dit pour être expédié illico dans les tribunes? «Rien du tout, rétorque le présumé coupable. Je n’ai eu aucun mauvais mot envers lui. J’ai juste mis un pied sur le terrain pour lui faire comprendre que sa décision était mauvaise. Quand j’ai vu l’arbitre arriver, je pensais prendre un jaune à la limite.»
À l’origine de la très expressive colère de Tholot, un évident penalty sur Bua, pourtant non sifflé, provoquant l’incompréhension de Tourbillon. «C’est impossible de ne pas siffler penalty. Globalement, on n’a pas été aidé par les décisions arbitrales. Quand cela se produit, soit vous lâchez, soit vous vous révoltez…»
Trois suspendus contre Aarau
En signant un come-back de dingue, les Valaisans ont su éviter le pire grâce à leur mentalité. C’est déjà beaucoup, comparé aux conséquences qu’une défaite n’aurait pas manqué de provoquer. Sion s’est sans doute épargné un toujours délicat examen de conscience. Mais il ne doit surtout pas occulter tout ce qui n’a pas fonctionné et profiter de la pause pour en atténuer les effets avant les quatre dernières échéances de l’année. À commencer par un toujours délicat déplacement au Brügglifeld le dimanche 26 novembre, un rendez-vous qu’il abordera en position de leader quel que soit le résultat de Thoune ce samedi. Mais sans son coach sur le banc, ni Baltazar et Bua sur la pelouse, l’un et l’autre étant également suspendus.
Peut-être le visiteur s’en remettra-t-il une nouvelle fois à sa mentalité pour conserver son rang de chef de file. Après trois jours de congé, ses joueurs reprendront le chemin des terrains mardi avant de disputer un galop amical trois jours plus tard.