FootballLudovic Magnin et le coup du miroir
L’entraîneur du Lausanne-Sport s’est vu remettre un miroir de la part de deux de ses joueurs au moment où les festivités de la promotion en Super League commençaient. Explications.
- par
- Florian Vaney Aarau
Le Brügglifeld possède un charme unique en Suisse. Un charme d’antan, avec sa tribune principale en bois et le reste de son périmètre à ciel ouvert. La contrepartie, pas toujours visible du grand public, c’est que certaines pièces du stade ne tiennent parfois plus à grand chose. C’est peut-être ce qu’il fallait comprendre lorsque Simone Grippo et Thomas Castella sont remontés des vestiaires avec un miroir, tandis que la fête de promotion du Lausanne-Sport en Super League battait déjà largement son plein. Un miroir?
Oui. Sans dire où ils venaient de le récupérer, le défenseur et le gardien du Lausanne-Sport, pas peu fiers de leur coup à en juger par leur sourire, sont allés le déposer entre les mains de Ludovic Magnin, alors en pleine interview face caméra avec le diffuseur officiel de la Swiss Football League, Blue. Bonne humeur garantie entre les trois hommes, puisque le coach a tout de suite compris de quoi il s’agissait.
«il y a dix jours, avant le match face à Thoune, j’ai offert à tous mes joueurs un miroir, devait alors s’expliquer l’ancien international. Je leur ai demandé de se regarder à l’intérieur. Cela vaut dans la vie comme dans le football: parfois, les réponses à nos questions, les solutions qu’on cherche se trouvent dans notre reflet. Parfois, il faut passer par la case remise en question, individuellement, pour avancer.»
Un soulagement énorme
Jamais à court d’idées motivationnelles de ce genre, Ludovic Magnin a accueilli avec tout le bonheur du monde le soulagement né du coup de sifflet final samedi. Juste après un dernier corner argovien qui a forcé chaque fan lausannois à s’imaginer le scénario cauchemardesque d’un barrage. «À ce moment, j’avais le trouillomètre à 2’000», a volontiers reconnu le technicien. Avant de lâcher ce qu’il avait sur le cœur.
«J’ai échangé à ce sujet avec Marco Streller, qui a vécu une expérience similaire lors de son retour à Bâle en tant que directeur sportif. Revenir à la maison, c’est dur. Ça peut vous déchirer. Lorsque je recevais des critiques à Altach, en Autriche, je ne peux pas dire qu’elles me passaient au-dessus, mais je les encaissais bien. À Lausanne, les mêmes critiques font dix fois plus mal. Parce que c’est chez moi, parce qu’elles viennent de gens que j’aimerais avoir de mon côté pour pousser le Lausanne-Sport vers le haut. Tous ensemble.» Samedi en tout cas, le bonheur des Lausannois était commun.