MotocyclismeAegerter a vécu un rêve bien éveillé
Dominique Aegerter a couvert 33 tours du circuit de Misano au guidon de la Suzuki GSX-RR MotoGP de l’ex-champion du monde Joan Mir. Et il a impressionné.
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Dominique Aegerter s’est fait plaisir mardi sur la Suzuki MotoGP.
psp/Lukasz SwiderekIl était très exactement 9 h 58, mardi matin 6 septembre, à 24 jours de son trente-deuxième anniversaire: Dominique Aegerter quittait le stand Suzuki pour la piste. Un rêve de gosse se réalisait. La veille, dès que tous les problèmes avaient été réglés – «Domi» est un pilote Yamaha en championnat du monde Supersport –, il avait eu droit à un premier briefing avec l’équipe technique de Joan Mir (toujours blessé depuis sa chute en Autriche). Il s’était ensuite installé sur la Suzuki GSX-RR MotoGP, histoire de régler les positions. Et ce matin?
«Un rêve qui est devenu réalité. Une expérience impressionnante: la puissance, les pneus, toutes les possibilités électroniques. Je dois vraiment remercier tous ceux qui m’ont permis de vivre ce moment, de pouvoir accepter cette opportunité offerte par Suzuki; je pense bien sûr à mon employeur Ten Kate-Yamaha, mais aussi à Yamaha-Europe et le groupe Hostettler. J’ai couvert 33 tours (quatre runs) et tout le monde, dans le team, a été super content de mon travail. Le chrono? 2,6 secondes de retard sur le meilleur temps du jour – Bagnaia, meilleur temps absolu du circuit de Misano, chrono de la pole position de samedi dernier battu de 6 dixièmes! –, c’est une performance très honnête.»
Et l’avenir?
Mais voilà, on sait que Suzuki se retirera du MotoGP en fin de saison: «C’est vrai, mais une telle journée, un tel contact, cela ne peut être que positif pour le futur», continue le Bernois. «Dans un premier temps, Suzuki aurait été intéressé par mes services pour le prochain GP, dans deux semaines, en Aragón, au cas où Joan (Mir) ne serait pas en mesure de tenir sa place. Mais on s’est aussi dit que quatre week-ends de suite avec trois motos différentes – la MotoE samedi et dimanche dernier, le Supersport à Magny-Cours le week-end prochain, le MotoGP en Aragón, puis la Catalogne en Supersport –, cela aurait fait beaucoup.»
Même pour le «couteau suisse» de la moto, son nouveau surnom: «Maintenant, mon focus, ce sont bien sûr les deux courses de Magny-Cours, qui doivent bien se passer.» Et si, dimanche prochain, un téléphone de Suzuki… «Je ne suis pas seul à pouvoir prendre la décision, j’ai un contrat avec le team Ten Kate-Yamaha et notre priorité, c’est bien sûr de faire le nécessaire pour défendre victorieusement mon titre mondial en Supersport. Mais il est vrai que d’imaginer pouvoir participer à un GP avec une Suzuki d’usine, c’est quelque chose!»
Une histoire finie? Pas sûr. Parce que les performances et le comportement de Dominique Aegerter, ce mardi à Misano, ont été observés par tout le paddock. Donc par les décideurs. Et une idée, comme ça en passant: si, l’an prochain, Aegi poursuivait sa carrière en Supersport… tout en étant pilote de test et de réserve pour Yamaha en MotoGP?