FranceDes catholiques intégristes ont empêché le concert d’une organiste
En France, Kali Malone devait se produire dans une église. Des membres de l’organisation intégriste Civitas l’en ont empêchée, pour un morceau qui n’était pas au programme du concert.
En France, une enquête a été ouverte par la justice pour violence volontaire et entrave à la liberté d’expression, après l’empêchement du concert d’une organiste américaine dans une église en Bretagne, par des catholiques intégristes, a indiqué le Parquet mardi.
Le maire de la commune de Carnac, petite ville touristique, avait annoncé, lundi soir, avoir porté plainte après que plusieurs dizaines d’entre eux avaient empêché la tenue de ce concert de Kali Malone. Samedi soir, «une quarantaine de jeunes gens à la nuque bien dégagée ont entravé par la violence un concert qui devait se dérouler dans l’église Saint-Cornély», a dénoncé Olivier Lepick, en soulignant qu’une de ses «adjointes a été giflée, sous les cris d’«Arrière Satan!»
Le maire a alors pris la décision d’annuler le concert, qui avait été approuvé par l’évêché et le comité paroissial. «Je ne pouvais pas tolérer que la violence des manifestants ne s’abatte sur un public venu pacifiquement assister à un concert ou que notre église subisse des dégâts», a-t-il souligné sur sa page Facebook.
Le diocèse de Vannes a également dénoncé les événements. «La commission de discernement de la paroisse n’a jamais repéré, dans le programme, d’œuvre contraire au message de l’Évangile, qui aurait pu porter atteinte à la dimension sacrée du lieu», a-t-il réagi.
Le morceau «profanatoire» n’était pas au programme
Sur Twitter, l’organisation intégriste Civitas a évoqué un «concert profanatoire» et tweeté en latin «Christus vincit!» En cause, un morceau de Kali Malone, «Sacer profanare», profanatoire selon eux. «Le titre qui semble avoir mis le feu aux poudres n’a jamais figuré sur le programme présenté pour ce concert», conteste le diocèse.
Plusieurs concerts dans des lieux religieux ont été annulés, ces derniers mois, en France, en raison de pressions ou de menaces. Fin avril, un concert de rap et de musique électronique, qui devait se tenir sur le toit de la basilique de Lyon – une des places fortes de l’ultradroite en France –, avait été annulé en raison de «menaces de violences sérieuses», selon son organisateur.
Et, début avril, le chanteur Bilal Hassani, icône LGBT+ en France et ancien représentant du pays à l’Eurovision, avait dû annuler son concert dans une église désacralisée de Metz, sous la pression de mouvances catholiques qui criaient à la «profanation».