FootballL'Union Saint-Gilloise a vécu l’élimination en chantant
Jeudi soir, le petit club belge a été sorti en quarts de finale de la Ligue Europa par le Bayer Leverkusen (1-4; aller 1-1). Le tout, dans une fabuleuse bonne humeur.
- par
- Robin Carrel Bruxelles
«Ici, ici, c'est Saint-Gilles! Ici, ici, c'est Saint-Gilles!» Alors non, pas tout à fait. Parce que jeudi soir, les supporters de l'Union Saint-Gilloise ont dû traverser le Sud de la capitale belge. Leur enceinte mythique de Joseph Marien n'est pas adaptée et que ça ne faisait pas sens de retourner à Louvain, où le club a disputé ses premières parties européennes cette saison. Depuis les 8es de finale, direction le Parc Astrid d'Anderlecht et ses 15'000 places à disposition, dans une espèce de mini Parc des Princes.
Ailleurs, ça aurait été au mieux 9000 spectateurs, eu égard aux recommandations de l'UEFA. Les règles concernant les places assises n'auraient de tout façon pas servi à grand-chose, parce qu'avec l'Union, le match se vit debout pendant 90 minutes et dans toute l'enceinte. Quand on a pris l'habitude de certains stades anglais où on vous ordonne de vous asseoir, vous pensez bien que ça fait tout bizarre et même un peu de bien.
Pour apaiser d'éventuelles et très potentielles tensions, les organisateurs ont laissé fermées les zones habituellement fréquentées par les Ultras des «Mauves». D'où une impression un peu bizarre. Et comme décidément rien n'est allé comme prévu jeudi soir, quelques rues adjacentes - bien sûr celles placées juste sur le chemin des fans - ont été fermées à toute circulation en raison d'une importante fuite de gaz! Sérieux, j’ai cru à un attentat à force de sirènes.
Des centaines de fans de Leverkusen ont aussi mis une belle ambiance dans le stade près d'une heure avant le début de la rencontre (comme quoi c’est possible, M. Estrosi). Les supporters locaux, eux, ont préféré prendre de l'avance sur la fête d'après-match au cas où, dans les nombreux débits de boisson, de frites et beaucoup de saucisses des alentours de celui qu'il faut appeler désormais le «Lotto Park» pour contenter le sponsor d'Anderlecht (éliminé de son côté à l'AZ Alkmaar au penalty).
Et puis sur le terrain, rien n'est vraiment allé dans le sens de l'Union non plus... Après seulement 67 secondes de jeu, la mobylette française Moussa Diaby a ouvert le score en dribblant le gardien belge. Un portier qui ne pourra ensuite rien sur le 0-2 de Mitchel Bakker à la 37e et offrira le 0-3 à Jeremie Frimpong en dégageant n'importe comment (60e). À ce moment-là, on a failli voir des gens s'asseoir! Mais quelqu'un a lancé un nouveau «Ici, ici, c'est Saint-Gilles! Ici, ici, c'est Saint-Gilles!», quand même, et tout a repris feu.
C'est encore monté d'un cran quand Casper Terho a redonné de l'espoir aux siens à la 64e. Les bières ont même volé dans les tribunes et c'était beau à voir. Et tant pis si l'attaquant Victor Boniface a raté le 2-3 trois minutes plus tard et failli s'auto-arracher la tête contre le poteau. Ça a fini 1-4, mais c'était presque anecdotique et les joueurs de l'USG (ou du RUSG, je n'ai pas compris tous les chants) ont quand même été ovationnés.
«On a encore un match de phase classique dimanche à Courtrai (ndlr: les Belges ont une formule de championnat assez drôle, avec une phase ) et ce sera ensuite les play-off, a analysé ensuite devant la presse le bien nommé coach Karel Geraerts. L'Union Saint-Gilloise aura l’ambition de tout donner pour aller chercher le titre. L’expérience de ces quarts de finale européens peut nous aider aussi. Les play-off, contre Genk, Anvers et probablement Gand voire même Bruges, ce sont des matches de haut niveau qui se joueront sur des détails. Comme ce soir (ndlr: jeudi) contre Leverkusen, d'ailleurs…»
On aurait aimé deviser de cette belle soirée avec Cameron Puertas, entre à une dizaine de minutes de la fin, mais ça n'a pas été possible de voir le Lausannois après avoir pourtant bien chouiné en zone mixte et c'est dommage. Alors on a trouvé la première friterie venue et ça a été au moins aussi pertinent. Les suiveurs de l'Union vivent actuellement leur plus belle vie et ils sont aussi intarissables qu’un fût de Maes sur le sujet, même si on n'a pas toujours tout compris à ce que racontaient ceux dont on vous parlait avant et qui avaient commencé l'apéro sept heures avant.
«Ici, ici, ça a été Saint-Gilles!» pendant une soirée et c’était beau.