Football«On pourrait me mettre au palmarès du Ballon d'Or!»
Le Toulouse FC de Vincent Sierro a battu Annecy (1-2) en demi-finale de la Coupe de France jeudi soir et jouera au Stade de France dans quelques jours pour ajouter un titre à sa panoplie. Le milieu valaisan pourrait ainsi réussir une moisson rare, cette saison.
- par
- Robin Carrel
Double champion de Suisse, une fois vainqueur de la Coupe avec YB, le Valaisan va cette fois découvrir le Stade de France dans quelques semaines. Lui et ses coéquipiers toulousains ont gagné ce droit en battant l’équipe haut-savoyarde de deuxième division jeudi au Parc des Sports.
De quoi mettre en joie le joueur formé au FC Sion, qui est entré en fin de partie et a disputé une petite dizaine de minutes. «En 2015, je venais juste de commencer avec le groupe sédunois, corrige le milieu, après la victoire des siens. J’avais été intégré au groupe valaisan qui allait jouer la finale contre Bâle (ndlr: victoire 3-0) et on était parti en stage trois jours avant le match. C’était la 13e, c’était spécial! Je n’avais pas joué, mais j’ai fini par la gagner en 2020 avec YB, l’année du Covid.»
D’un stade quasi vide pour cause de pandémie, le Suisse va découvrir cette fois le Stade de France et ses quelque 80 000 spectateurs. Une belle récompense pour l’actuel 13e de ligue 1, plutôt tranquille au niveau de la course au maintien, car 5 points devant son futur adversaire pour le titre Nantes, qui n’a, lui, que 2 unités de bonus sur le premier relégable.
«Ça fait 66 ans que mon club n’a pas remporté ce titre, a apprécié le demi défensif. Les fans vont venir en nombre, ça va être une grosse, grosse ambiance. La majorité des supporters toulousains n’ont jamais vécu ça!» Une fin de saison qui s’annonce intéressante pour les fans de sport de la Ville rose, dont le club de rugby a bien plus l’habitude de truster les titres que les «manchots» du football.
Sous les yeux de sa grand-mère
Cette partie était forcément très spéciale pour les «Pitchouns» du Sud-Ouest. À tel point que Sierro a emmené toute une délégation sur les rives du Lac d'Annecy, tout près de la frontière suisse. «Beaucoup de monde a profité de la proximité pour venir me voir. Ils étaient 14 à s’être déplacés ce soir, a jubilé celui qui a aussi joué à Fribourg, en Allemagne, et à St-Gall. Même ma grand-mère de 88 ans a fait le déplacement, avec mes parents, mon frère, des amis… Ils étaient tous très contents.»
Arrivé le 23 janvier des Young Boys, le Suisse s’est gentiment fait sa place au sein d’un collectif très international. Il est déjà apparu à 6 reprises en L1 et 3 fois en Coupe. «Oui, ça se passe bien, confirme-t-il. On est 20 nationalités dans l’équipe et j’y ajoute ma touche. Je suis venu aussi pour un projet sur le long terme. À court terme, je profite de toutes les minutes qu’on me donne. Je savais que ça n’allait pas se faire du jour au lendemain, mais dès que je peux aider l’équipe, je le fais du mieux que je peux.»
«C’est un beau projet et je voulais vraiment en faire partie. C’est intéressant et là, jouer une finale de Coupe de France, ça va être super! On a fait une bonne première mi-temps. On leur a fait mal avec le but inscrit juste avant la pause (ndlr: par Zakaria Aboukhlal de la tête à la 36e), mais c’était plus tendu ensuite et Annecy a fait son match. Ils attendaient les penalties, parce qu’ils avaient passé les trois derniers tours ainsi. C’était chaud jusqu’à la dernière minute.»
Sierro a commencé le championnat en Suisse et a aidé YB à passer des tours de Coupe, avant d’être transféré en France pour un peu plus d’un million de francs en janvier dernier. Si les Bernois gagnent la Coupe de Suisse et le championnat, ce qui est plus qu’envisageable, le Sédunois peut tout à fait imaginer ajouter trois lignes à son palmarès, en battant Nantes à Saint-Denis le 29 avril prochain. Une razzia rare. «Je l’ai dit jeudi sur la route de la demi-finale: si je fais le triplé cette année, on pourrait me mettre au palmarès du Ballon d'Or!» s’est marré l’ancien international suisse M20.