FootballCommentaire: Kurt Zouma, son chat et les donneurs de leçons
Le footballeur de West Ham a défrayé la chronique en diffusant des images sur les réseaux sociaux, dans lesquelles on le voit maltraiter son animal domestique à plusieurs reprises. L’attaquant du Bayern Thomas Müller est lui aussi dans la tourmente.
- par
- Pierre-Alain Schlosser
Il y a des gestes imbéciles que l’on ne doit pas faire. Kurt Zouma, international français a affolé les réseaux sociaux, après avoir diffusé une vidéo dans laquelle il maltraitait son chat. Filmées par son frère, les scènes montrent le joueur de West Ham en train de shooter l’animal, de le frapper devant son enfant et de lui lancer violemment un objet.
Comment peut-on martyriser ainsi un animal, filmer ces gestes et qui plus est, les revendiquer en les diffusant sur les médias sociaux? Seul Kurt Zouma peut répondre à cette question. Le footballeur n’a pas dû attendre longtemps avant de subir les conséquences de ses actes, malgré ses excuses.
Une avalanche de commentaires s’est abattue sur lui. Son club l’a immédiatement sanctionné d’une amende de 250’000 livres (soit environ 315’000 francs), somme qui correspond à environ deux semaines de son salaire. Ses chats ont été placés à la SPA locale en attendant les résultats d’une enquête. Et enfin, le sélectionneur des Bleus, Didier Deschamps a condamné les actes du défenseur de 27 ans. Et se donne le droit de ne pas le sélectionner pendant un certain temps.
Dans la foulée de la cruauté de Zouma envers son animal de compagnie, l’association de défense des animaux PETA vise un autre footballeur: Thomas Müller. Qu’a fait l’attaquant du Bayern Munich? Amoureux des chevaux depuis son plus jeune âge, il est propriétaire avec son épouse Lisa d’un haras spécialisé dans le sport équestre et dans la reproduction.
Or, un de ses chevaux a glissé et s’est blessé à un sabot, lors d’un test de préparation précédant la saison de reproduction. Conséquence: l’animal doit rester au repos pendant plusieurs mois. L’association a dénoncé l’utilisation des animaux en les faisant accomplir des «actes sexuels contre nature à des fins lucratives». Ce qui, dans les grandes lignes, condamne tous les producteurs, qui s’occupent de la reproduction, de l’élevage, jusqu’à l’abattage des bêtes pour vivre.
En bons donneurs de leçons, les gens de PETA reprochent aussi aux non véganes de manger des œufs et de boire du lait. Car quand on boit du lait, on maltraite et on exploite les animaux. Puisque pour donner du lait, une vache doit effectivement faire un veau que l’on mènera à l’abattoir à la première occasion. Et lorsque la vache ne donne plus de lait, on recommence et ainsi de suite. Une vie bien vache, qui finira sur les étals du boucher.
Toutefois, il faut savoir distinguer les actes gratuits et malsains à la Kurt Zouma de ceux qui servent à nourrir les gens. Dans le cas du haras de Thomas Müller, la maltraitance semble très relative. PETA ne devrait pas se décrédibiliser, en s’attaquant à des «people» dans le but de chercher le buzz. Surtout quand ceux-ci semblent aimer et respecter les animaux. Il y a sans doute des combats bien plus importants à mener.