Justice françaiseLes époux Balkany «passaient leur temps à jouer avec le feu»
En France, après que le placement de Patrick et Isabelle Balkany sous bracelet électronique a été révoqué, la procureure a critiqué leur dédain face aux nombreux «recadrages» qu’il a fallu leur adresser.
En France, au lendemain de la confirmation de la révocation de leur placement sous bracelet électronique, le Parquet d’Évreux a mis en doute l’attitude d’Isabelle et Patrick Balkany, enfoncés dans une affaire de fraude fiscale. Ils «passaient leur temps à jouer avec le feu», a indiqué le Parquet vendredi. «À un moment donné, c’est très simple, quand on joue avec le feu, on se brûle», a déclaré la procureure de la République d’Evreux, Dominique Puechmaille. Le couple était assigné à résidence dans sa propriété de Giverny.
La magistrate a également dénoncé une «absence totale d’efforts pour apurer leur dette fiscale, objet de la condamnation» pour fraude. «Avant la révocation, il y a eu pour chacun de nombreux recadrages qui sont demeurés lettre morte», a ajouté Dominique Puechmaille, qui n’a pas souhaité en dire plus.
La Cour d’appel de Rouen a confirmé, jeudi, la révocation du placement sous bracelet électronique de l’ex-maire de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), 73 ans, et de son épouse, 74 ans, décidée en décembre par le Tribunal d’application des peines d’Evreux, ouvrant la voie à une prochaine incarcération du couple.
«Attitude et propos véhéments»
Selon l’arrêt concernant Patrick Balkany, «son attitude et ses propos véhéments ont illustré son incapacité à se conformer aux restrictions imposées dans le cadre des aménagements de peine de trois ans d’emprisonnement ferme, dont il a continué à contester la sévérité voire le bien-fondé». «Outre quelques alarmes non justifiées, Patrick Balkany n’a jamais respecté sa principale obligation particulière, à savoir celle de payer les sommes dues aux finances publiques et ce, en dépit de sa très importante dette fiscale», selon l’arrêt.
Le couple a «des revenus tout à fait confortables», a précisé la source judiciaire. Les motivations de l’arrêt concernant Isabelle Balkany sont similaires, selon la source judiciaire.
«Isabelle est dans le coaltar»
«Il y a des rendez-vous avec la justice auxquels ils ne se sont pas rendus. Il y a des rendez-vous auxquels ils ont été particulièrement désagréables. Il y a eu des dates butoirs qui ont été fixées par le juge pour faire des efforts, et tout ça est resté lettre morte», a aussi précisé la source judiciaire. Quant au périmètre à respecter, «le bip n’a pas arrêté de sonner parce qu’à chaque fois, ils étaient en limite de périmètre».
Vendredi, Patrick Balkany a assuré que son épouse était toujours hospitalisée à Évreux, après une tentative de suicide jeudi. «Elle est dans le coaltar», a-t-il assuré. «Toujours hospitalisée, elle est très faible», a précisé une amie. Selon la source judiciaire, Isabelle Balkany «a avalé des quantités importantes de son traitement habituel».
Pas d’incarcération en vue vendredi
Vendredi matin, le Parquet d’Évreux n’avait pas encore été saisi par le Parquet général, et il était peu probable que les époux soient incarcérés dans la journée. La décision de la Cour d’appel de Rouen «sera notifiée aux intéressés par lettre recommandée», avait indiqué, jeudi, le Parquet général. Les époux «seront convoqués par le Parquet d’Évreux», qui va «organiser la poursuite de leur condamnation en établissement pénitentiaire».