GuatemalaLa police disperse une manifestation indigène contre une société minière
Des dizaines de manifestants ont été dispersées à coups de grenades lacrymogènes vendredi. Ils bloquaient une route pour protester contre une société minière suisse.
La police guatémaltèque a tiré des grenades lacrymogènes pour disperser vendredi des dizaines d’indigènes qui bloquaient une route pour protester contre une société minière suisse, ont rapporté les autorités et la presse. Plusieurs manifestants ainsi que des policiers ont été blessés dans les échauffourées, ont ajouté les mêmes sources sans fournir de bilan.
Les forces antiémeutes ont chargé les manifestants sur une route de la ville d’El Estor, à quelque 155 km au nord-est de la capitale. Les manifestants empêchaient depuis le 4 octobre le passage des camions de la Compagnie guatémaltèque de nickel (CGN), une filiale du groupe minier suisse Solway.
Lors de l’intervention de la police, des journalistes et des manifestants ont été malmenés par les forces de l’ordre, selon la presse locale. De son côté, la police a assuré que plusieurs agents ayant participé à cette opération ont été «agressés à coups de pierres et de bâtons». Les manifestants affirment que la compagnie minière continue à opérer malgré une décision de justice contre elle l’année dernière.
En juin 2020, la Cour constitutionnelle, la plus haute instance judiciaire du pays, a provisoirement suspendu les opérations de la CGN suite à une demande des communautés autochtones qui dénoncent l’absence de concertation sur l’exploitation des minerais sur leur territoire.
La Cour a précisé que le gouvernement a ignoré la Convention de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur la consultation préalable des populations locales, en plus de ne pas se conformer à une étude d’impact environnemental de l’ensemble de la zone, pour laquelle il a ordonné la réalisation d’un référendum communautaire.
La société minière a démarré ses activités en 2014, trois ans après avoir été rachetée par Solway, à la suite de la réhabilitation du complexe industriel qui date à l’origine de la fin des années 1970 et était à l’abandon depuis 1982.