DettesLe Japon prie le Sri Lanka d’avancer dans sa restructuration économique
Principal créancier de Colombo, Tokyo demande à Colombo de progresser dans son processus de sortie de crise, la pire que le pays ait connue.
Le Japon, l’un des principaux créanciers du Sri Lanka, a demandé samedi au pays d’Asie du Sud en faillite de progresser dans le processus de restructuration de sa dette, pour équilibrer ses comptes et sortir de la pire crise économique qu’il ait connue.
Le ministre japonais des Affaires étrangères, Yoshimasa Hayashi, a salué les réformes économiques menées par le Sri Lanka afin d’assainir ses finances, mais a estimé qu’il devait accélérer le rythme de ses négociations avec ses créanciers. «J’ai fait part de mes attentes en matière de progrès dans le processus de restructuration de la dette», a déclaré le ministre japonais, à l’issue d’une visite d’une journée.
L’île de 22 millions d’habitants a fait défaut sur sa dette extérieure de 46 milliards de dollars (43 milliards d’euros) en avril 2022, pendant une crise économique sans précédent qui a provoqué des mois de pénurie de nourriture et de carburant au Sri Lanka. Colombo est toujours en pourparlers avec ses créanciers étrangers pour restructurer sa dette extérieure, une condition essentielle pour la poursuite du plan de sauvetage de 2,9 milliards de dollars sur quatre ans du FMI.
La restructuration de la dette extérieure a été retardée, car la Chine, principal créancier bilatéral du pays était initialement réticente à l’accepter et proposait au Sri Lanka d’autres prêts pour lui permettre de rembourser d’anciennes dettes.
La Chine comme autre créancier principal
Un peu plus de 14 milliards de dollars de la dette extérieure totale sont des dettes bilatérales contractées auprès de gouvernements étrangers, dont 52% sont dus à la Chine. Le Japon et l’Inde, autres grands créanciers du Sri Lanka avec ceux rassemblés au sein du Club de Paris, avaient déjà donné des assurances sur leur volonté de réduire le poids de la dette qui pèse sur l’île.
«Pour nous, l’important est que le processus de restructuration de la dette se déroule le plus rapidement possible, le plus harmonieusement possible», a affirmé auprès de la presse la porte-parole du ministère japonais des Affaires étrangères, Yukiko Okano.
Le Japon a reçu l’assurance que tous les créanciers bilatéraux bénéficieraient d’un «traitement comparable», a-t-elle précisé. Les nations créancières du Sri Lanka craignent que la Chine ne demande des conditions plus favorables, laissant les autres supporter une plus grande part du fardeau de la restructuration.