Cyclisme: Toutes contre Annemiek Van Vleuten!

Seule une chute peut l’arrêter, et encore. Elle n’a pas d’adversaire ou presque. Annemiek Van Vleuten a remporté toutes les grandes épreuves de la saison: le Giro, le Tour de France, la Vuelta et le titre mondial. Même avec un coude cassé, elle parvient à s’imposer. Autant dire que la Néerlandaise de 39 ans sera bien difficile à battre sur ce premier Tour de Romandie féminin qui s’élance ce midi à Lausanne devant le Musée olympique.

N’aurait-elle pas pu faire l’impasse, soigner sa blessure et laisser de la place à la concurrence? «Le Covid m’a empêché de porter mon maillot arc-en-ciel après mon titre de 2019, alors je veux en profiter au maximum, sourit la nouvelle Cannibale du peloton. J’arrive ici sans pression, ce n’est que du bonus mais je ne m’attends pas à des miracles.»

Cela signifie-t-il qu’elle envisagerait de «laisser» la victoire finale à l’Italienne Elisa Longo Borghini, la Danoise Cecilie Ludwig ou la Française Juliette Labous, voire à l’Allemande Liane Lippert, qui sont citées parmi les prétendantes? C’est mal connaître cette grande championne. Les cyclistes rencontrées la veille du départ sont d’ailleurs toutes unanimes: «Si elle tient la même forme qu’aux Mondiaux, on peut déjà annoncer qu’elle a presque gagné ce Tour de Romandie», estime Élise Chabbey dans la Tribune de Genève.

La Genevoise de 29 ans, qui terminera chez elle, sur le Quai du Mont-Blanc, est encore bien affûtée avant de prendre des vacances bien méritées. «C’est un rêve et une immense fierté de pouvoir montrer ces beaux paysages au peloton féminin, se réjouit la puncheuse, qui pourrait bien se glisser dans une échappée dès ce vendredi lors du circuit à Lausanne. On verra si j’ai ma chance, mais je me sens bien et très motivée!»

Autre «star» helvétique, Marlen Reusser fait partie des meilleures spécialistes mondiales du chrono. Double championne d’Europe, médaille de bronze mondiale et vice-championne olympique, la Bernoise a aussi décroché le titre mondial lors du chrono relais mixte (avec Élise Chabbey) le mois dernier en Australie. Elle pourrait aussi s’offrir une petite escapade pour cette première étape, comme elle l’avait fait lors du dernier Tour de France lors de sa victoire de la 4e étape à Bar-sur-Aube.

«Je ne suis pas à 100% de ma forme, tout le monde est un peu K.-O. en cette fin de saison, soupire la Suissesse. Mais je suis très motivée de pouvoir m’aligner sur les routes romandes, après celles du Tour de Suisse. C’est génial de voir que notre pays progresse pour le cyclisme féminin. Mais il nous reste du chemin en matière d’égalité!»

Basée à Epalinges, l’équipe vaudoise Roland Cogeas Edelweiss Squad, qui est la seule formation suisse du WorldTour, évoluera également «à domicile» et alignera deux Suissesses: Lea Stern et Pietra Stasny. Malade, la Zurichoise Caroline Baur – championne de Suisse en titre - a dû déclarer forfait ce vendredi matin.  «Cela faisait 2-3 jours que je sentais que ça n’allait pas le faire, soupire la Zurichoise. J’ai tout tenté mais voilà, la priorité à la santé. J’ai senti jeudi que je n’avais aucune énergie. J’ai toussé toute la nuit. Je ne veux pas courir avec le maillot de championne suisse à 10%», a témoigné la leader de la formation Cogeas, qui a pris le départ de Lausanne pour montrer le maillot avant de mettre d’emblée la flèche à droite .

Enfin, l’épreuve romande permettra à Swiss Cycling d’aligner une équipe nationale suisse. L’entraîneur Edi Telser a dû déplorer le forfait de Noemi Rüegg (21 ans). La Zurichoise de la formation Jumbo-Visma (absente sur ce TdR féminin) est malade et doit renoncer à cette première. En l’absence de Rüegg, la formation helvétique sera composée d’Alessandra Keller, vice-championne du monde de VTT cross-country short track. Ginia Caluori, Lea Fuchs, Elene Hartmann et Nicole Suter complètent le team qui va donc se frotter à «ET», on veut bien évidemment parler de Annemiek Van Vleuten…