DiplomatieWashington sera un «bon hôte» pour la Russie au sommet de l’Apec
Si les États-Unis ont refusé la venue de Vladimir Poutine pour le sommet de l’Asie-Pacifique, la Russie ne sera pas mise à l’écart cette semaine à San Francisco.
- par
- Fabien Le Floch
Les États-Unis traiteront la Russie comme un participant à part entière du sommet de l’Asie-Pacifique qui se tiendra cette semaine à San Francisco, malgré les efforts diplomatiques américains visant à isoler Moscou, a déclaré un haut fonctionnaire américain dimanche.
Une visite du président Vladimir Poutine étant politiquement impensable, le vice-premier ministre Alexeï Overtchouk représentera la Russie au sommet de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (Apec). «Il est traité comme le chef de la délégation et il aura l’occasion de participer pleinement aux événements de la semaine», a déclaré à l’AFP Matt Murray, chargé de l’Apec au sein du département d’État américain.
Alexeï Overtchouk fait l’objet de diverses sanctions occidentales, notamment de la part de l’Union européenne, mais il n’est pas spécifiquement visé par les sanctions américaines, contrairement à la plupart des hauts responsables russes.
Xi Jinping présent
«Nous avons toujours dit tout au long de l’année que nous voulions être de bons hôtes de l’Apec», a déclaré Matt Murray. «Mais aussi que nous allions le faire dans le respect des lois et des réglementations des États-Unis. La participation de la Russie a évidemment été influencée par ces sanctions», a-t-il ajouté. Il a reconnu qu’Alexeï Overtchouk «ne sera clairement pas au même niveau» du point de vue du protocole diplomatique que les chefs d’État et de gouvernement qui viennent à l’Apec.
Parmi ces dirigeants figure un autre adversaire des États-Unis, le président chinois Xi Jinping, qui rencontrera mercredi le président américain Joe Biden. Les États-Unis ont exprimé l’espoir de stabiliser leurs relations avec la Chine et de trouver des domaines limités de coopération. Avec la Russie, en revanche, Washington a refusé la plupart des contacts depuis que Vladimir Poutine a défié les avertissements américains et lancé son invasion totale de l’Ukraine en février 2022. Les États-Unis et d’autres pays occidentaux ont depuis dépensé des milliards de dollars pour aider Kiev.
Vladimir Poutine fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale et n’a pas participé aux sommets organisés cette année en Afrique du Sud et en Inde, deux pays beaucoup plus amicaux envers la Russie que les États-Unis. Mais il s’est récemment rendu en Chine. Le mois dernier, le département d’État a fait savoir publiquement qu’il n’accueillerait pas Vladimir Poutine à San Francisco, ce qui a conduit la Russie à répondre qu’il appartenait à chaque membre de l’APEC de déterminer sa propre représentation au sommet.