Référendum : Les Cubains votent sur le mariage gay et la gestation pour autrui 

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RéférendumLes Cubains votent sur le mariage gay et la gestation pour autrui

Les citoyens de l’île sont appelés aux urnes dimanche pour se prononcer sur le nouveau Code de la famille, qui dépoussière en profondeur le texte en vigueur depuis 1975. 

Plus de huit millions de Cubains sont appelés à répondre par oui ou par non au référendum.

Plus de huit millions de Cubains sont appelés à répondre par oui ou par non au référendum. 

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Les Cubains ont commencé à voter dimanche par référendum sur un nouveau Code de la famille, un texte très avancé en matière de droits sociétaux qui inclut notamment le mariage homosexuel et la gestation pour autrui.

Une seule question 

Les quelque 24’000 bureaux de vote ont ouvert à 7h00 locales (13h00 en Suisse) et doivent fermer à 18h00 (minuit en Suisse). Plus de huit millions de Cubains sont appelés à répondre par oui ou par non à une seule question, «Etes-vous d’accord avec le Code des familles?», lors de ce scrutin volontaire et à bulletin secret. Parmi eux, le président Miguel Diaz-Canel s’est rendu tôt avec son épouse dans un bureau de vote de l’ouest de La Havane. Le Code de la famille «est une loi juste, nécessaire, actualisée et moderne, qui donne des droits et des garanties à tous», a déclaré le chef de l’Etat.

La nouvelle loi, qui dépoussière en profondeur le texte en vigueur depuis 1975, définit le mariage comme l’union de «deux personnes», ce qui légalise le mariage homosexuel et l’adoption homoparentale. Outre un renforcement des droits des enfants, des personnes âgées et des handicapés, elle introduit la possibilité de reconnaître légalement plusieurs pères et mères, outre les parents biologiques, ainsi que la gestation pour autrui sans fins lucratives.

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«Les sociétés évoluent»

Plusieurs de ces sujets restent sensibles à Cuba, dans une société encore empreinte de machisme et dont le gouvernement communiste a ostracisé les homosexuels dans les années 1960-1970. Néanmoins, ces vingt dernières années, l’attitude des autorités envers les homosexuels a nettement évolué, et le «oui» a fait l’objet d’une intense campagne gouvernementale.

«Peut-être qu’il y a quelques années, je n’aurais pas accepté ce code, mais il faut comprendre que les sociétés évoluent (...) C’est un code très humain, totalement inclusif» a déclaré à l’AFP Elio Gomez, un ex-professeur de marxisme de 78 ans, qui a voté dans une école de la vieille Havane. En Amérique latine, le mariage homosexuel n’est légal que dans sept pays et plusieurs Etats mexicains. La gestation pour autrui n’est, elle, autorisée que dans deux Etats mexicains. Ailleurs, elle se trouve le plus souvent dans un vide juridique, ni interdite, ni autorisée.

En 2019, le gouvernement cubain avait tenté d’introduire le mariage homosexuel dans la nouvelle Constitution, avant de faire machine arrière face aux critiques des Eglises catholique et évangélique.

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«Je n’accepte pas cela»

La Conférence des évêques a rappelé récemment son opposition à plusieurs articles: l’adoption par les couples homosexuels, la gestation pour autrui et la parentalité élargie. «Je suis chrétienne, j’ai d’autres conceptions (que le Code), je n’accepte pas cela», abonde Zulika Corso, une enseignante de 65 ans.

Pendant plusieurs mois, le texte a fait l’objet d’une vaste consultation populaire qui a conduit à la modification de 48% du texte, selon les médias officiels. Cependant, le caractère élargi du texte comptant plus de 500 articles pourrait alimenter le vote négatif ou l’abstention, certains électeurs se disant par exemple favorables au mariage égalitaire, mais opposés à l’adoption.

Pour le politologue Rafael Hernandez, il s’agit de la «législation la plus importante en matière de droits humains» à Cuba depuis la révolution de 1959, au point même que certains ont estimé que le gouvernement «allait trop loin». C’est la première fois que les Cubains sont appelés à se prononcer par oui ou par non sur une loi, le référendum étant jusque-là réservé aux textes constitutionnels.

(AFP)

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