Les personnes LGBT font face à des inégalités en matière de santé

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SuisseLes personnes LGBT font face à des inégalités en matière de santé

Un rapport adopté par le Conseil fédéral montre que les personnes LGBT sont «défavorisées en particulier dans les domaines de la santé psychique et sexuelle».

Selon le rapport, les personnes LGBT souffrent davantage de symptômes dépressifs et ont plus souvent des pensées suicidaires (image d’illustration).

Selon le rapport, les personnes LGBT souffrent davantage de symptômes dépressifs et ont plus souvent des pensées suicidaires (image d’illustration).

AFP

Lors de sa séance du 9 décembre, le Conseil fédéral a adopté un rapport de recherche montrant que «les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et trans (LGBT) en Suisse sont défavorisées en matière de santé, en particulier dans les domaines de la santé psychique et sexuelle ainsi que dans la consommation de substances». Le gouvernement entend maintenant «examiner les moyens de mieux atteindre ce groupe-cible».

L’étude menée par la Haute école spécialisée de Lucerne dévoile que «les personnes LGBT souffrent davantage de symptômes dépressifs et ont plus souvent des pensées suicidaires. Elles rapportent aussi plus fréquemment avoir tenté de mettre fin à leurs jours».

Le rapport dévoile aussi que l’orientation sexuelle et l’identité de genre ne sont pas directement responsables d’une moins bonne santé psychique. «Les expériences de discrimination, plus fréquentes, jouent un rôle important à cet égard». Tout comme «la moindre qualité des facteurs de protection psychiques et sociaux.». Certaines personnes LGBT rapportent aussi des discriminations et violences au sein du système sanitaire. «La peur de tels incidents, combinée au manque de confiance envers le personnel de santé, peut faire renoncer à des prestations», poursuit le Conseil fédéral.

Davantage de tabac et d’alcool

L’étude a aussi mis en évidence que les personnes LGBT consomment davantage de tabac et d’alcool et plus souvent du cannabis ou d’autres substances psychoactives – tout en ayant le même degré de motivation à arrêter.

Face à ces différentes réalités, le Conseil fédéral entend trouver des stratégies et des programmes pour «mieux prendre en compte les personnes LGBT, tout en intégrant la lutte contre les discriminations et la violence en tant que question de santé». À cette fin, il estime que le rapport de recherche «peut servir de base aux acteurs de la santé et des affaires sociales pour développer des mesures adaptées aux personnes LGBT».

«Une victoire conséquente après 30 ans d’engagement»

Après la publication du rapport, les organisations faîtières LGBT et l’Aide Suisse contre le sida demandent au Conseil fédéral «d’agir rapidement et de donner les moyens nécessaires à la lutte les discriminations et les violences». Dans un communiqué, elle explique que le fait «que Conseil fédéral prenne donc enfin la santé des personnes LGBT au sérieux et examine les possibilités de les prendre en compte dans certains champs d’action comme la prévention du suicide et les addictions est une victoire conséquente après 30 ans d’engagement». Ces différentes organisations vont maintenant «suivre attentivement les efforts de la Confédération».

Soucis liés à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre?

(comm/aze)

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