FranceLe journaliste et ex-otage Olivier Dubois reçu par Macron
Le reporter français de 48 ans, libéré lundi, était le dernier Français connu comme retenu en otage par une organisation non étatique.
Le journaliste français Olivier Dubois, otage pendant près de deux ans de jihadistes au Mali, a atterri en France mardi, après sa libération survenue la veille en même temps que celle d’un otage américain retenu pour sa part pendant plus de six ans. Olivier Dubois a été accueilli peu après midi par ses proches et par le président Emmanuel Macron, sur la base aérienne de Villacoublay, au sud-ouest de la capitale.
Vêtu d’un tee-shirt à manches longues et d’un pantalon noir, une sacoche à l’épaule, il est apparu très souriant et en bonne forme apparente, après cinq heures de voyage depuis Niamey. Il devait retrouver dans la foulée sa femme et ses enfants, puis s’entretenir quelques minutes avec le chef de l’État.
Lundi, il avait rencontré les journalistes peu après sa libération accompagné de Jeffery Woodke, humanitaire américain qui avait été enlevé le 14 octobre 2016, au Niger. Olivier Dubois avait été kidnappé le 8 avril 2021, à Gao, dans le nord du Mali, par le GSIM, principale alliance jihadiste au Sahel liée à Al-Qaïda. Il collaborait notamment avec le quotidien «Libération» et le magazine «Le Point» et vivait au Mali depuis 2015.
«Immense soulagement»
Le reporter de 48 ans, dont on ignore s’il est resté au Mali pendant toute sa détention, était le dernier Français connu comme retenu en otage par une organisation autre qu’un Etat, depuis la libération en octobre 2020 de Sophie Pétronin, également enlevée au Mali.
«C’est énorme pour moi d’être là, d’être libre, je voulais rendre hommage au Niger pour son savoir-faire dans cette mission délicate et rendre hommage à la France, et à tous ceux qui m’ont permis d’être là aujourd’hui», avait-il déclaré lundi.
Le président Macron avait de son côté exprimé son «immense soulagement» et témoigné de sa «grande reconnaissance au Niger pour cette libération».
«Vive la France»
Au côté d’Olivier Dubois, Jeffery Woodke, 61 ans, cheveux blancs et soutenu par une canne, avait souhaité «remercier les gouvernements nigérien, américain et français» pour sa libération. «Vive la France», s’était exclamé celui qui avait été enlevé alors qu’il venait en aide depuis une trentaine d’années à des populations nomades avec une ONG à Abalak, dans le centre du Niger.
Les circonstances de la libération des deux hommes restent pour l’heure inconnues, alors que les relations entre la France et la junte au pouvoir au Mali se sont considérablement tendues. Paris a notamment retiré la totalité des soldats qui y étaient déployés dans le cadre de l’opération antijihadiste Barkhane.
«Les otages ont été récupérés sains et saufs par les autorités nigériennes avant d’être remis aux autorités françaises et américaines», a simplement déclaré lundi à l’aéroport le ministre nigérien de l’Intérieur, Hamadou Souley.
«Cauchemar terminé»
Pendant ses 711 jours de détention, seules deux vidéos d’Olivier Dubois avaient été publiées sur les réseaux sociaux. La première le 5 mai 2021 où il annonçait lui-même son enlèvement et une autre, après quasiment un an de silence, diffusée le 13 mars 2022, sans indication sur la date à laquelle les images avaient été tournées.
«C’est juste incroyable, c’est quelque chose qu’on attendait depuis deux ans. Pour lui le cauchemar est terminé, et pour sa famille aussi. Il va pouvoir reprendre sa vie, même si ce sera difficile pour lui d’oublier ça», avait déclaré à l’AFP lundi la sœur d’Olivier Dubois, Canèle Bernard. La rédaction de «Libération» a également fait part de sa «joie immense».
Le Mali, comme ses voisins le Niger et le Burkina Faso, traverse une grave crise sécuritaire avec des attaques jihadistes récurrentes. Les enlèvements sont l’un des graves dangers encourus par les journalistes et les humanitaires, locaux comme étrangers, au Sahel.
Ni «maltraité, ni humilié, ni frappé»
Olivier Dubois, otage pendant près de deux ans de jihadistes au Mali, a indiqué mardi, à l’AFP, n’avoir été ni «maltraité, ni humilié, ni frappé» durant ses 711 jours de détention. «Je tiens à dire que je n’ai pas été maltraité, ni humilié ni frappé ni quoi que ce soit», a déclaré le journaliste, peu après avoir atterri sur la base aérienne de Villacoublay, au sud-ouest de Paris. «Il y a eu des moments difficiles, mais pas physiques comme certains ont pu le vivre».