Cyclisme: Ganna écrase le chrono, Pogacar augmente son avance

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CyclismeGanna écrase le chrono, Pogacar augmente son avance

L’Italien, spécialiste de l’effort solitaire, a facilement remporté le contre-la-montre comptant pour la 15e étape du Giro. Samedi, il a devancé Tadej Pogacar de 29 secondes.

Filippo Ganna a survolé les 31 km de contre-la-montre, samedi, sur les routes italiennes.

Filippo Ganna a survolé les 31 km de contre-la-montre, samedi, sur les routes italiennes.

AFP

Après trois ans d’attente, Filippo Ganna a renoué avec la victoire au Tour d’Italie en remportant le deuxième contre-la-montre, samedi sur les bords du Lac de Garde, devant Tadej Pogacar qui s’envole au classement général.

A la veille de la première grande étape de montagne, Pogacar, deuxième du chrono, compte désormais 3 min 41 sec d’avance sur son nouveau dauphin, le Britannique Geraint Thomas. Un gouffre qui ne demande qu’à s’élargir en troisième semaine, où le Slovène va trouver son terrain de prédilection avec des cols à profusion.

Samedi, Pogacar, vainqueur de trois étapes déjà dans ce Giro, a dû s’incliner de 29 secondes face à un pur spécialiste du chrono, considéré comme le meilleur rouleur de la planète.

Ganna, double champion du monde du contre-la-montre en 2020 et 2021, avait été battu pour seize secondes par Pogacar lors du premier chrono à Pérouse il y a une semaine. Mais le parcours, avec une longue bosse pour finir, ne l’avantageait pas.

Cette fois, il était chez lui, sur un parcours très roulant de 31,2 km entre Castiglione delle Stiviere et Desenzano del Garda.

Passé la première partie technique, où Pogacar avait l’avantage, le bolide d’Ineos a pu développer sa formidable puissance sur les longues lignes droites filant vers le lac de Garde pour mettre fin à une disette de trois ans sur le Giro.

Les Suisses en retrait

«J’ai enfin regagné en Italie après toutes ces années. C’est très intense comme sentiment. Surtout parce que je vis près d’ici. Je suis très heureux», a réagi l’Italien après sa septième victoire dans le Giro, la sixième dans un chrono, mais surtout la première depuis 2021.

Loin au classement général et parti en milieu d’après-midi, Ganna a dû attendre deux heures avant de connaître le dénouement qu’il a suivi depuis le «hot seat» en compagnie de Jonathan Milan, avec qui il voudra gagner une deuxième médaille d’or olympique sur la piste en poursuite par équipes cet été à Paris.

«C’était stressant, j’ai souffert», a-t-il soufflé, félicité en pleine interview protocolaire par son coéquipier Geraint Thomas, qui remonte à la deuxième place du général. Mais le Britannique est loin, comme tous les autres, à l’image de grimpeurs comme Daniel Martinez (2e à 3:56) ou Romain Bardet (désormais 8e à 7:52).

Côté suisse, le Zurichois Fabian Lienhard (90e à 5:21) et le Vaudois Robin Froidevaux (98e à 5:32) ont terminé très loin des leaders.

Pogacar a beaucoup travaillé le contre-la-montre cet hiver, notamment sa position aérodynamique, après avoir pris dans la vue 1 min 38 sec en 22 km contre Jonas Vingegaard lors du dernier Tour de France. Un impératif pour le Slovène s’il veut devenir le premier coureur à réaliser le doublé Giro-Tour où il y a à chaque fois deux chronos au programme.

Une étape «monstrueuse» dimanche

Dimanche, c’est une étape de montagne effrayante qui attend les coureurs avec ses 222 km et 5400 mètres de dénivelé positif.

La journée commence par l’enchaînement Lodrino et San Zeno en antipasti avant d’escalader le col de Mortirolo, nommé ainsi selon la légende après une bataille particulièrement sanglante entre Charlemagne et les troupes lombardes.

Et ce sera loin d’être fini puisque les cinquante derniers kilomètres seront presque intégralement en montée, avec des passages à 19% dans les derniers mètres vers Livigno. «Une étape monstrueuse», a commenté Pogacar qui aura l’occasion d’y sceller sans doute définitivement le sort de cette 107e édition du Tour d’Italie.

(AFP)

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