NigeriaLibération des 23 derniers otages détenus depuis l’attaque d’un train
L’attaque a eu lieu le 28 mars passé. Huit personnes avaient alors été tuées.
Les 23 derniers otages retenus par des hommes armés qui ont mené fin mars une attaque d’envergure contre un train dans le nord-ouest du Nigeria ont retrouvé leur liberté, ont annoncé mercredi les autorités nigérianes dans un communiqué. Les autorités ont «obtenu la libération et pris en charge les 23 derniers passagers retenus en otage par les terroristes de Boko Haram à la suite de l’attaque du train Abuja-Kaduna», a déclaré le chef du comité d’action de l’état-major de la défense, Usman Yusuf. Contacté par l’AFP, le responsable de la sécurité de l’Etat de Kaduna Samuel Aruwan a lui aussi confirmé la libération des otages.
Huit personnes avaient été tuées et des dizaines enlevées le 28 mars lorsque des assaillants avaient fait exploser une bombe sur une voie ferroviaire et ouvert le feu sur le train reliant la capitale Abuja à Kaduna.
Instabilité
Le nord-ouest et le centre du pays le plus peuplé d’Afrique sont en proie à des groupes criminels qui attaquent quasi-quotidiennement des villages, volent du bétail et enlèvent sur les routes des personnalités locales ou des voyageurs contre rançon. Mais cette attaque extrêmement sophistiquée menée contre un train considéré jusqu’alors comme sur avait particulièrement choqué les Nigérians. Aucun groupe jihadiste n’a jusqu’à présent revendiqué cette attaque.
Toutefois, plusieurs sources sécuritaires estiment que des combattants du groupe jihadiste Ansaru, affilié à Al-Qaïda, ont coopéré avec des gangs criminels lors de cette attaque. Ansaru, qui a fait scission de Boko Haram en 2012, est le seul groupe jihadiste connu installé dans le nord-ouest depuis plusieurs années. Les autorités nigérianes utilisent le terme «Boko Haram» pour désigner indistinctement tous les groupes jihadistes présents au Nigeria.
Gangs criminels
Début août, le président nigérian Muhammadu Buhari avait affirmé que 31 passagers étaient toujours retenus en otage, mais que l’usage de la force pour les libérer avait été écartée. Les ravisseurs avaient réclamé dans plusieurs vidéos la libération de certains de leurs commandants emprisonnés en échange des otages. A plusieurs reprises, ils avaient menacé d’exécuter les captifs tout en libérant certains d’entre eux. Les gangs criminels du nord-ouest agissent pour des raisons financières, sans revendication idéologique a priori. Mais de récentes alliances entre bandits et jihadistes suscitent de nombreuses inquiétudes.
Le Nigeria, avec quelque 215 millions d’habitants, s’apprête à élire le 25 février prochain un nouveau président, M. Buhari se retirant à la fin de son second mandat comme prévu par la Constitution. Le prochain chef de l’Etat devra répondre de façon urgente à la grave crise économique qui frappe le Nigeria, mais aussi à l’insécurité généralisée.