Motocyclisme - La tactique du shérif

Sept victoires sur huit participations – sa seule défaite, une chute en 2019, sur un problème technique –, Marc Márquez est bien le shérif d’Austin. De retour aux affaires après son effrayante chute du warm-up du GP d’Indonésie il y a trois semaines, l’octuple champion du monde a signé le sixième temps de la première journée d’essais libres, à une demi-seconde de Johann Zarco. Pas de quoi inquiéter l’Espagnol, dont la tactique était claire: «Cette première journée était pour moi, je devais à nouveau m’habituer au pilotage d’une MotoGP, essayer d’oublier mes chutes de Lombok. J’ai vu rapidement que la vitesse était là, je me suis ensuite économisé, tout en soignant mon pilotage. Samedi, nous travaillerons plus sur la moto.» 

Une semaine après la victoire historique d’Aleix Espargaró lors du GP d’Argentine, Aprilia confirme au Texas, avec respectivement les 7^e et 11^e chronos pour Maverick Viñales et Espargaró: «Quand on termine une journée avec le onzième temps, cinq jours après avoir gagné, on ne devrait pas être content. Mais moi, je suis heureux. J’appréhendais ce retour sur le circuit de COTA puisque, l’an dernier, j’y étais lent et je n’avais pas arrêté de tomber (5 chutes sur l’ensemble du week-end). Plus rien à voir cette fois, la preuve des progrès de notre RS-GP», explique le leader du championnat. 

«Le problème, c’est la vitesse. Mais le répéter ne sert à rien»: le champion du monde en titre Fabio Quartararo perd 13 km/h en vitesse de pointe sur les Ducati, notamment celles de Zarco et Miller, qui le précèdent après cette première journée d’essais. Le manager personnel du Niçois, Eric Mahé, est au Texas où il fait parfaitement son métier... en bottant en touche toutes les questions qui concernent l’avenir de son poulain: «Nous étudions. Nous avons le temps.» Une offre du team officiel Honda-Repsol? «J’ai dit que nous étudions les différentes solutions. Que nous avons le temps...»   

En Argentine il y a une semaine, il créait la sensation en signant la pole position en Moto2. A quelques jours de son dix-septième anniversaire, l’Espagnol Fermin Aldeguer était tombé en course après un contact «limite» avec le futur vainqueur, l’Italien Celestino Vietti. Au Texas, vendredi, c’est encore Aldeguer qui a été le plus rapide, sur un circuit particulièrement complexe à apprendre. On imagine aisément que le manager personnel d’Aldeguer, Hector Faubel (vice-champion du monde 125 cm³ en 2007), est dès lors un homme très courtisé: «Nous avons reçu des offres de deux teams officiels MotoGP, mais nous resterons en Moto2 l’an prochain.»