France: Le meurtrier de Narumi risque la perpétuité

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Affaire NarumiNicolas Zepeda risque la prison à vie pour l’assassinat de Narumi Kurosaki

Mercredi, c’est la réclusion à perpétuité qui a été demandée en appel par la justice française à l’encontre du Chilien de 33 ans accusé d’avoir tué son ex-petite amie en 2016.

Nicolas Zepeda est jugé en appel pour le meurtre de son ancienne petite amie, une étudiante japonaise.

Nicolas Zepeda est jugé en appel pour le meurtre de son ancienne petite amie, une étudiante japonaise.

AFP

La réclusion criminelle à perpétuité a été requise mercredi devant les Assises de la Haute-Saône à l’encontre du Chilien Nicolas Zepeda, jugé en appel pour l’assassinat de son ex-petite amie japonaise Narumi Kurosaki. «Tout, j’insiste, tout conduit vers Nicolas Zepeda dans la mort de Narumi Kurosaki», a martelé le procureur Étienne Manteaux, qui n’a pas requis de peine de sûreté, devant la Cour d’assises de la Haute-Saône, à Vesoul (est de la France).

Deux heures durant, l’avocat général s’est employé à démontrer «la pleine et entière culpabilité» de l’accusé, malgré l’absence du corps de l’étudiante, jamais retrouvé. Pour Étienne Manteaux, le Chilien de 33 ans est l’«auteur évident» du crime, bien qu’il ne cesse de clamer son innocence. En première instance, le magistrat avait déjà requis la perpétuité mais n’avait pas été suivi par les jurés: Nicolas Zepeda avait été condamné à 28 ans de réclusion.

Il «a tué Narumi parce que c’était une femme» qui a eu «l’audace de le quitter» alors qu’elle venait d’entamer un séjour en France pour ses études, a répété Étienne Manteaux. L’accusé, impassible pendant le réquisitoire, a été «dévoré par (…) son délire de possession», a-t-il ajouté, évoquant le terme de «féminicide». 

Pour l’accusation, il l’a étranglée ou étouffée

L’accusé a élaboré deux «options»: reconquérir Narumi ou la tuer. À Besançon (Est), il épie plusieurs jours la jeune femme, attendant qu’elle soit seule pour aller à sa rencontre. Dans le même temps, il effectue des «repérages» dans une forêt, où coule le Doubs, explique le magistrat.

À propos de la nuit du crime, celle du 4 au 5 décembre 2016, durant laquelle des témoins disent avoir entendu des «hurlements d’épouvante» et un «râle» à l’étage de la résidence universitaire où logeait Narumi, Étienne Manteaux concède ne pas pouvoir dire avec certitude comment elle s’est déroulée.

Une chose est sûre, pour l’avocat général: Nicolas Zepeda a tué Narumi. Il l’a «étouffée» ou «étranglée» avant, probablement, de mettre le cadavre dans la valise de l’étudiante et de se débarrasser du corps le 6 décembre dans le secteur des repérages. L’ancien étudiant en économie, fils d’une famille aisée, qui avait acheté un bidon d’essence et des allumettes, l’a peut-être brûlé ou immergé dans le Doubs. Il a ensuite regagné le Chili, d’où il a été extradé en juillet 2020.

La défense propose un scénario: une dispute qui dégénère

De son côté, la défense s’est employée à instiller le doute chez les jurés, pilonnant les arguments de l’avocat général. Me Renaud Portejoie a ainsi proposé un scénario alternatif à l’assassinat: celui de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Si les jurés décident de valider cette hypothèse, Nicolas Zepeda encourrait 20 ans de réclusion et non plus la perpétuité.

Haussant la voix, Me Portejoie brandit un témoignage évoquant des «bruits contre un radiateur», entendus en même temps que les hurlements. «S’il y a une dispute?» entre Narumi et son client, s’interroge l’avocat. La tête de la jeune femme «tape» sur le radiateur, elle s’est «fracassé le crâne», un traumatisme pouvant entraîner une mort assez rapide, «dans un râle». «Ce n’est pas le délire d’un avocat!» a-t-il assuré, demandant à la Cour d’acquitter Nicolas Zepeda des faits d’assassinat.

(AFP)

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