SuisseLes paysans appellent les acheteurs à assumer le virage écolo
Les restrictions sur les pesticides font baisser les rendements et les revenus des agriculteurs, s’inquiète l’Union suisse des paysans, qui appelle aussi à rejeter l’initiative sur la biodiversité.
![Les restrictions sur les produits phytosanitaires pèsent sur la rentabilité des cultures (image d’illustration). Les restrictions sur les produits phytosanitaires pèsent sur la rentabilité des cultures (image d’illustration).](https://media.lematin.ch/4/image/2024/01/03/20e4229e-175f-4699-acf0-5ec6a7e952b6.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C2048%2C1365&fp-x=0.5&fp-y=0.5003663003663004&s=6c76db44bde657954297ba000a8f8291)
Les restrictions sur les produits phytosanitaires pèsent sur la rentabilité des cultures (image d’illustration).
Nicole PhilippLe monde agricole suisse passe à l’offensive en ce début d’année. L’Union suisse des paysans (USP) a alerté sur les revenus en chute libre dans les exploitations depuis l’année dernière. Le revenu par unité de main-d’œuvre familiale a baissé de 4,1% dans les régions de plaine et de 10,4% dans celles des collines. Dans les régions de montagne, le revenu annuel n’est plus que de 40’100 francs par an pour un emploi à temps plein, soit une baisse de 6,8%, détaille l’organisation.
La réglementation toujours plus stricte des produits phytosanitaires est vivement critiquée. «Le surcroît de travail et la diminution des rendements engendrés par ce durcissement ne sont indemnisés ni par les paiements directs ni par les prix à la production, ce qui se traduit par une perte de revenu pour les familles paysannes», peut-on lire dans un communiqué.
«Après avoir été les premiers à exiger une agriculture suisse particulièrement durable, les acheteurs doivent à présent payer la plus-value correspondante et s’engager pour la vente des denrées alimentaires ainsi produites.» Pour empêcher que la situation ne se détériore encore plus, l’USP demande une augmentation des prix à la production de 5 à 10% dès cette année.
Non à l’initiative sur la biodiversité
Pour l’USP, la votation sur l’initiative en faveur de la biodiversité «constitue le second enjeu majeur» de l’année à venir. L’organisation s’engage, avec d’autres branches concernées, en faveur du non, a-t-elle fait savoir ce mercredi. Deux raisons sont avancées. Premièrement, car «la base légale actuelle permet de poursuivre la promotion de la biodiversité». Il n’est donc pas utile de légiférer davantage, selon les opposants. Deuxièmement, «parce que l’exigence de placer sous protection 30% de la surface du pays que posent les organisations de défense de la nature est totalement disproportionnée», écrit l’USP.
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