Ski alpinCe qu’il faut attendre des courses de ski d’Amérique du Nord
La Coupe du monde de ski alpin débute ce week-end pour les spécialistes de vitesse. Beat Feuz, Marco Odermatt ou encore Justin Murisier jouent gros avec une descente et deux super-G.
- par
- Rebecca Garcia
Une première descente qui en dira beaucoup sur toutes les suivantes. Les skieurs se retrouvent à Lake Louise pour la première des épreuves de vitesse de la saison. Si Marco Odermatt ou Loïc Meillard avaient déjà disputé – et même remporté pour le Nidwaldien – un géant à Sölden (AUT), Beat Feuz, Justin Murisier ou encore le Fribourgeois Alexis Monney ont dû patienter jusqu’à vendredi. Cette descente sera suivie de deux super-G, l’un samedi et l’autre dimanche. Tour d’horizon de certains Suisses.
Marco Odermatt, le prodige
Le Nidwaldien est polyvalent. Ultra-dominateur en géant, très performant en super-G, il lui manque encore sa première victoire en descente. Pourtant, il n’en était parfois vraiment pas loin. Deuxième dans la discipline à Wengen, Kitzbühel et Courchevel l’an dernier, il a aussi connu des pistes plus compliquées pour lui, comme celle de Kvitfjell (NOR), où il a fini quinzième et treizième en deux courses.
Et Lake Louise, alors? «Odi» y a terminé au pied du podium l’an dernier. L’Autrichien Matthias Mayer avait remporté l’épreuve, suivi de son compatriote Vincent Kriechmayr (+0’’23) et du Bernois Beat Feuz (+0’’35). Mais le vainqueur du grand globe a connu une courbe de progression phénoménale. La preuve, il n’était «que» 17e en 2020 et 51e en 2019. Pour marquer le coup peut-être, Odermatt a terminé premier du dernier entraînement de descente jeudi soir. Quant au super-G, le Nidwaldien est capable de tout. Mais surtout du meilleur.
Beat Feuz, la force tranquille
Sept. Soit le nombre de podiums réalisés en descente par Beat Feuz lors de la saison 2021/2022. Après de bons résultats à Wengen, le Bernois a rejoint sa femme juste à temps pour la naissance de sa deuxième fille, quelques jours avant de gagner pour la troisième fois la mythique course de Kitzbühel. Cerise sur le gâteau: Beat Feuz s’est paré d’or à Pékin. Que demander de mieux?
Le Bernois a manqué de peu (13 points) le globe de descente face à Aleksander Aamodt Kilde. Chaque détail compte, et Lake Louise a souvent souri au skieur suisse. Deuxième en 2011, vainqueur en 2017 mais aussi troisième en 2019 et 2021: le podium semble largement à sa portée. En super-G, il nous a davantage habitués à des top 5.
Justin Murisier, le battant
Opéré d’une hernie discale cet été, le Valaisan a tout fait pour se remettre en forme au plus vite. Il a pu faire le déplacement aux Etats-Unis, et même s’il affirme à nos confrères de «SkiActu» qu’il n’est pas encore à 100% de ses moyens, il devrait être aligné en super-G samedi et dimanche. Par contre, il n’a pas été retenu pour la descente.
Malchanceux, Murisier a dû composer avec de nombreuses blessures au cours de sa carrière. Il ne compte qu’un podium en Coupe du monde, c’était en géant à Alta Badia, en décembre 2020. Mais sa progression en vitesse est notable, et il a réalisé quatre tops 10 en deux ans. Pour lui, l’enjeu n’est pas de gagner – et encore moins depuis son opération récente qui rend un podium utopique. Par contre, il peut se rassurer et marquer quelques bons points.
Alexis Monney, la surprise
Une quinzième place à l’entraînement de mercredi et une vingtième place à celui de jeudi: le Fribourgeois s’est assuré de disputer la descente de Lake Louise vendredi. Une sélection qui lui permet de disputer sa cinquième course de Coupe du monde, lui qui s’est déjà élancé au plus haut niveau sur les tracés de Val Gardena, Kitzbühel et Kvjitfjell l’an dernier. Outre son DNF sur la mythique course autrichienne, il avait marqué cinq points en Norvège. Gagner? Cela semble difficile.
Niels Hintermann, l’oublié
Jamais trop loin de la tête de course, le Zurichois a montré de très belles choses en descente la saison dernière. Niels Hintermannn a notamment terminé troisième des descentes de Val Gardena et de Bormio, il s’est classé parmi les dix premiers à Kitzbühel et a triomphé à Kvitfjell (ex aequo avec le Canadien Cameron Alexander).
Mais il manque un petit quelque chose pour que Hintermann franchisse un cap sur les pistes. S’il est rapide et relativement régulier, le skieur de 27 ans doit encore gagner quelques centièmes pour s’installer parmi les grands. Il l’avait dit: sa victoire au combiné de Wengen, en 2017, n’était pas forcément un cadeau. Gagner aussi tôt une course grâce notamment aux conditions météorologiques a placé en lui des attentes élevées. Le talent est là, mais la machine doit encore être réglée pour briller.