FootballWilliam Le Pogam: «On sait qu’on n’est pas les meilleurs, mais…»
Le nouveau gigantesque défi qui attend Yverdon Sport en Super League n’effraie pas son capitaine, déterminé à déjouer les pronostics de ceux qui imaginent le club retomber très vite à l’échelon inférieur.
- par
- André Boschetti Yverdon
Vendredi était jour de reprise pour Yverdon Sport, le champion de Challenge League. Sur un terrain annexe du stade municipal, Marco Schällibaum et la vingtaine de joueurs convoqués – dont cinq éléments fraîchement promus en 1re ligue avec les M21 mais sans Koro Koné ni Kevin Martin, blessés – ont dénoué leurs muscles lors d’une séance plutôt tranquille. L’occasion de faire ensuite le point avec William Le Pogam, un capitaine enthousiaste qui vient tout juste de prolonger son contrat pour deux nouvelles saisons.
Pourquoi avoir attendu si longtemps avant de prolonger votre bail à Yverdon?
Ce qui est sûr, c’est que ce n’est pas la promotion qui m’a incité à vouloir rester ici. Non, les choses ont un peu duré tout simplement parce que le club avait d’autres choses plus urgentes à régler avant mon cas. Comme la question du stade, de la licence et ces quelques petits soucis avec nos amis valaisans. Mais en ce qui me concerne, mon objectif a toujours été de rester dans un club où je me sens très bien. Tout le travail effectué au sein de ce club depuis mon arrivée, il y a trois ans, a été exemplaire. Dans ces conditions, je ne peux que me réjouir de vivre cette nouvelle aventure avec YS en Super League.
Vos vacances ont-elles été un peu perturbées par ces affaires de stade et de licence?
(Il rit) Pas du tout! J’ai pu faire la java durant toutes mes vacances parce que j’ai une entière confiance en nos dirigeants et les autorités de la Ville. Nous avons fait, de notre côté, notre part du boulot en obtenant notre promotion sur le terrain et je n’ai jamais eu le moindre doute que les autres fassent le leur ensuite. Il est clair que certains ne voient pas d’un bon œil la présence d’YS en Super League mais je ne vois pas pourquoi on empêcherait un club qui en a obtenu le droit sportivement d’évoluer au sein de l’élite.
Tous vos coéquipiers n’ont pas eu la chance de se voir offrir un nouveau contrat. Comment vivez-vous cette situation?
Quand j’y pense, je me sens un peu mal à l’aise vis-à-vis d’eux. Avec ce que nous avons réussi la saison dernière, je dirais que tout le groupe aurait mérité de poursuivre l’aventure. Ce qui n’était bien entendu pas possible. Et c’est d’autant plus douloureux que certains sont même devenus des amis. Ce groupe très uni et solidaire a été la principale force d’YS. Certains, que l’on voyait un peu moins souvent sur le terrain, ont aussi joué, grâce à leur bonne humeur et à l’ambiance qu’ils mettaient, un rôle capital dans cette promotion.
Pour compenser ces neuf départs, aucun renfort n’est encore arrivé. Inquiet?
Pas du tout. Au niveau du recrutement, j’ai entière confiance en Marco Schällibaum et Marco Degennaro. Ils savent exactement de quels profils de joueurs nous avons besoin et comme ils connaissent l’âme de ce groupe, ils sauront aussi choisir des hommes qui s’y intégreront sans trop de problèmes. Il nous appartiendra ensuite à nous, anciens, de leur transmettre nos valeurs.
Quoi qu’il en soit, les deux premiers mois de championnat avant de retrouver votre stade le 24 septembre s’annoncent plus que compliqués, non?
Avec quatre rencontres à l’extérieur et deux à domicile à Neuchâtel, le départ est effectivement très corsé. Et la suite aussi! En fait, nous n’aurons que des gros matches à disputer. Mais il y a un tel enthousiasme et une telle excitation de découvrir un monde que pour la plupart nous ne connaissons pas, ou très peu, qu’il n’y aura aucune appréhension particulière chez nous. On sait bien qu’on n’est pas les meilleurs mais, comme la saison passée, on mettra encore une fois tout notre cœur pour relever ce formidable défi. Croyez-moi, on va tous croquer à pleines dents dans cette nouvelle saison.