JO de Tokyo - Lea Sprunger: «J’aurais voulu une autre fin»

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JO de TokyoLea Sprunger: «J’aurais voulu une autre fin»

Sortie en demi-finales du 400 m haies, la Vaudoise a disputé sa dernière grande course individuelle à l’échelon international, lundi soir à Tokyo. Elle s’est confiée avec beaucoup d’émotion.

Jérôme Reynard Tokyo
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Jérôme Reynard Tokyo
Lea Sprunger (à gauche), «déçue et frustrée» lundi à Tokyo.

Lea Sprunger (à gauche), «déçue et frustrée» lundi à Tokyo.

AFP

Lea Sprunger, on voit l’émotion sur votre visage.

J’avais réussi à arrêter de pleurer, donc on va essayer de continuer sur cette lancée (ndlr: elle marque une pause). C’est beaucoup de déception, de frustration. C’est la fin de ma carrière internationale en individuel, j’aurais voulu une autre issue. Je ne suis pas parvenue à jouer avec les éléments (ndlr: des trombes d’eau ont commencé à tomber quelques minutes avant sa course) et ça fait mal.

A quel point la pluie vous a-t-elle gênée?

Je glissais dans mes chaussures. J’aurais peut-être dû mettre les autres pointes. Je n’ai pas réussi à bien pousser dès le départ et en fait je n’étais pas dans le rythme (55’’12, 11e temps des 24 demi-finalistes).

«Il s'est passé énormément de choses ces derniers temps et au final il m’aura manqué un peu de temps»

Lea Sprunger

Vous disiez qu’il vous faudrait la course de votre vie pour décrocher un ticket pour la finale.

Je l’avais dans les jambes, mais je ne suis pas parvenue à montrer ce qu'il fallait. A cause de la pluie? Les conditions étaient les mêmes pour tout le monde et certaines ont réalisé des records nationaux. De mon côté, il y avait aussi un manque de confiance dû à mon mauvais début de saison et à mon manque de compétition. Plein d'éléments qui ont fait que ça n'a pas joué en ma faveur. Il y a deux mois, je n’arrivais pas à marcher (ndlr: rupture du tendon d’Achille). Il s'est passé énormément de choses ces derniers temps et au final il m’aura manqué un peu de temps.

Lea Sprunger (au centre) n’a rien pu faire contre la Néerlandaise Femke Bol (à droite) et l’Ukrainienne Viktoriya Tkachuk.

Lea Sprunger (au centre) n’a rien pu faire contre la Néerlandaise Femke Bol (à droite) et l’Ukrainienne Viktoriya Tkachuk.

AFP

Avant le début de vos Jeux, vous expliquiez que vous aviez rassemblé quelques pièces du puzzle en fin de préparation.

Je me sentais bien. J’ai montré en séries que j’étais en forme (ndlr: 54’’74 samedi; meilleur chrono personnel de la saison). Mais je n’ai pas pu réitérer l’exploit.

«C'est ça la beauté de notre sport. On vit des émotions qui sont très intenses, qu’elles soient magnifiques ou horribles»

Lea Sprunger

On imagine qu’il y a tout de même beaucoup de fierté au moment de jeter un premier coup d’oeil dans le rétroviseur.

Oui, mais j'avais envie de mettre la petite cerise sur le gâteau. Après, c'est clair que je pense que ma carrière a été belle. Il y a pas mal de choses dont je suis fière. Mes deux titres européens, mes records nationaux. Avec certains athlètes de ma génération, on a inspiré les jeunes. J'en suis très fière aussi. J'ai vécu des bons moments avec le 4 x 100 m et le 4 x 400 m. C'est ça la beauté de notre sport. On vit des émotions qui sont très intenses, qu’elles soient magnifiques ou horribles.

Il vous reste d’ailleurs le relais 4 x 400 m à Tokyo (dès jeudi).

C’est vrai. Dès demain le focus sera là-dessus. On a une bonne équipe, on a le potentiel pour faire un record de Suisse. Ce serait chouette de finir ma carrière internationale là-dessus. Avant de passer le témoin à la nouvelle génération, jeune et prometteuse.

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