LondresRishi Sunak limoge le président de son parti
Downing Street a annoncé le limogeage du ministre sans portefeuille Nadhim Zahawi en raison de ses démêlés fiscaux.
Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a limogé le ministre sans portefeuille et président du Parti conservateur Nadhim Zahawi en raison d’une violation du code ministériel liée à ses démêlés fiscaux, a annoncé dimanche Downing Street.
À l’issue d’une enquête indépendante, «il est clair qu’il y a eu une grave violation du code ministériel», a écrit le chef du gouvernement dans une lettre publiée par Downing Street. «En conséquence, je vous informe de ma décision de vous démettre de vos fonctions au sein du gouvernement de Sa Majesté», a poursuivi Rishi Sunak.
En limogeant Nadhim Zahawi plutôt qu’en lui demandant de démissionner, Rishi Sunak cherche à affirmer son autorité, lui qui avait promis à son arrivée à Downing Street «intégrité, professionnalisme et responsabilité». Le Premier ministre britannique avait chargé lundi son conseiller éthique indépendant d’enquêter pour déterminer si M. Zahawi, qui siège au Conseil des ministres, avait enfreint le code ministériel en lien avec le règlement de plusieurs millions de livres sterling qu’il a dû payer pour solder un litige avec le fisc.
M. Zahawi avait réglé ce qu’il devait au fisc, assorti de pénalités, l’année dernière, pendant son éphémère passage au ministère des Finances dans le gouvernement de l’ancien Premier ministre Boris Johnson. Il est ensuite devenu, avec l’arrivée de M. Sunak à Downing Street fin octobre, président du parti conservateur et ministre sans portefeuille au gouvernement. Le conseiller éthique Laurie Magnus a conclu que Nadhim Zahawi aurait dû déclarer l’enquête fiscale dont il faisait l’objet et aurait également dû mettre à jour sa déclaration d’intérêts une fois soldé son litige avec le fisc.
Après 13 ans au pouvoir, les conservateurs ont vu ces dernières années leur réputation entachée par des affaires de conflits d’intérêts, alimentant des accusations de corruption de la part de l’opposition travailliste, largement en tête des sondages.