France – Grève massive dans l’éducation pour protester contre les protocoles Covid

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FranceGrève massive dans l’éducation pour protester contre les protocoles Covid

Selon le premier syndicat du primaire, 75% des profs ont débrayé jeudi et une école sur deux est fermée. La grogne fait suite à la valse des mesures sanitaires dans les établissements scolaires.

Les employés de l’Éducation nationale sont descendus dans la rue jeudi, comme ici à Bordeaux, pour crier leur ras-le-bol.

Les employés de l’Éducation nationale sont descendus dans la rue jeudi, comme ici à Bordeaux, pour crier leur ras-le-bol.

AFP

«Ras-le-bol»: les enseignants et autres personnels de l’Éducation nationale, exaspérés par la valse des protocoles sanitaires liés à l’épidémie de Covid-19, participent à une grève massive jeudi, avec la moitié des écoles fermées selon le premier syndicat du primaire.

Près de 38,5% des enseignants sont en grève dans les écoles maternelles et élémentaires, selon le ministère de l’Éducation, tandis que le SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire, annonce 75% de grévistes. Une école primaire sur deux est fermée, selon le SNUipp-FSU.

Ce «n’est pas une grève contre le virus mais cela illustre le ras-le-bol grandissant dans les écoles» selon ce syndicat, en référence aux propos du ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer, qui avait parlé d’une «grève contre le virus».

Des inspecteurs de l’Éducation nationale suivent le mouvement

Dans les collèges et lycées, 23,7% des enseignants sont mobilisés, selon le ministère, tandis que le Snes-FSU, premier syndicat du second degré, annonce 62% de grévistes. «La grève est majoritaire et témoigne d’une forte colère dans la communauté éducative», souligne ce syndicat.

L’ensemble des syndicats enseignants, auxquels se sont associés notamment, fait plus rare, les inspecteurs de l’Éducation nationale ou les chefs d’établissements, ont appelé à la grève et à des manifestations dans la journée, dénonçant «une pagaille indescriptible» en raison des protocoles sanitaires.

«Je suis en grève parce que je souhaite redonner du sens à mon métier», dit Margot, directrice d’école maternelle à Rennes. «Là je me retrouve à faire énormément d’administratif, à maltraiter les enfants, à abandonner mes élèves en classe, à devoir justifier des protocoles auprès des familles auxquels je ne crois pas. Il est temps que ça s’arrête.»

À Marseille, où les affiches «école fermée» étaient nombreuses sur les portes des établissements, le cortège matinal comptait 2200 manifestants selon la préfecture de police. Le manque de moyens était mis en avant sur les pancartes: «Moins de mépris, plus de moyens», «Blanquer on veut une infirmière» ou encore «Ordre, ordre, désordre».

Les parents d’élèves soutiennent la grève

Au-delà des professionnels de l’éducation, des mouvements lycéens et des organisations de parents d’élèves ont eux aussi rejoint le mouvement. À Paris ou à Lyon, des parents affichaient leur soutien à la grève, même si celle-ci entraîne pour eux des difficultés d’organisation.

Depuis 2000, la plus forte mobilisation dans l’éducation date du 13 mai 2003, lorsque les enseignants s’étaient mis en grève pour protester contre la réforme des retraites de François Fillon. Le taux de grévistes avait alors atteint 74% dans le premier degré, 70,5% au collège, 65% en lycée général et technologique et 62,2% en lycée professionnel.

Jean Castex recevra les syndicats dans l’après-midi

(AFP)

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