FranceUn policier mis en examen pour la mort d’une femme en 2022
Un agent des forces de l’ordre devra répondre du décès d’une femme tuée par un policier en juin 2022, à Paris, après un refus d’obtempérer.
Un policier a été mis en examen le 6 juin pour violences volontaires avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner après un refus d’obtempérer ayant abouti à la mort d’une passagère d’un véhicule à Paris en juin 2022, a appris l’AFP vendredi de source judiciaire.
Le conducteur du véhicule avait refusé d’obtempérer par deux fois lors d’un contrôle de son véhicule dans le XVIIIe arrondissement de la capitale par des policiers à VTT, qui avaient fait feu à neuf reprises, blessant le conducteur et tuant la passagère âgée de 21 ans.
Le policier a été laissé libre à l’issue de sa mise en examen, a indiqué la source judiciaire. Sollicité, son avocat, Me Laurent-Franck Liénard, qui défend également le policier mis en examen et écroué pour avoir tué Nahel, abattu mardi après un contrôle routier avec refus d’obtempérer mardi à Nanterre, n’a pas répondu à l’AFP.
Le conducteur toujours incarcéré
«Il ressort des expertises balistiques menées que les tirs d’une seule arme ont entraîné le décès de la passagère avant et la blessure au thorax du conducteur», a souligné la même source. «Les deux autres policiers, dont les tirs n’ont touché personne, ont été, eux, placés sous le statut de témoin assisté», d’après la source judiciaire.
Après les faits, ces trois policiers avaient été placés quarante-huit heures en garde à vue à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) avant d’être relâchés, pour «poursuite des investigations». Gravement blessé, le conducteur avait été mis en examen à l’hôpital pour notamment «tentative d’homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique».
«Il est toujours incarcéré et son état de santé s’est un peu amélioré», selon son avocat, Me Ibrahim Shalabi, qui n’a pas souhaité s’exprimer sur la mise en cause du policier. Les investigations ont révélé que le conducteur «n’était pas titulaire du permis, était alcoolisé et roulait à vitesse excessive avec des manœuvres entre la voie principale et la voie de bus», à une heure d’affluence, a rapporté la source judiciaire.
«Peur d’aller en prison»
«Il a refusé d’obtempérer par peur d’aller en prison (…) car il n’avait pas son permis», avait expliqué l’an dernier sa sœur. La défunte, Rayana, avait fait la connaissance du conducteur le soir-même en boîte de nuit, selon l’avocate à l’époque de la famille, Me Sylvie Noachovitch. Les deux passagers arrière, en état de choc, n’avaient pas été blessés.
Cette affaire avait ravivé la question de l’usage de la force par les policiers et gendarmes et nourri, à la veille du premier tour des élections législatives, une vive polémique entre le chef de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon et ses rivaux politiques. À Nanterre (F), un jeune homme de 17 ans a été abattu par la police mardi après un contrôle routier avec refus d’obtempérer.