Environnement: Les Etats-Unis déterminés à tenir leurs objectifs climatiques

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EnvironnementLes États-Unis déterminés à tenir leurs objectifs climatiques

Malgré la récente décision défavorable de la Cour suprême, John Kerry, l’émissaire de l’administration Biden pour le climat, a déclaré vendredi 1er juillet 2022 que les États-Unis sont déterminés à atteindre leurs objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre.

L’envoyé spécial pour le climat des États-Unis John Kerry.

L’envoyé spécial pour le climat des États-Unis John Kerry.

AFP

Les États-Unis sont déterminés à atteindre leurs objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, malgré la récente décision défavorable de la Cour suprême, a affirmé vendredi à l’AFP John Kerry, l’émissaire de l’administration Biden pour le climat.

«Nous sommes déterminés à atteindre nos objectifs. Nous pouvons les atteindre», a-t-il déclaré à propos de ces engagements officiels, au lendemain d’une décision de la très conservatrice Cour suprême américaine qui limite fortement les pouvoirs de l’État fédéral dans la lutte contre le réchauffement climatique. «Bien sûr, cela nous aiderait si nous avions une majorité à la Cour suprême des États-Unis qui comprenait vraiment la gravité de la situation et serait plus à même d’essayer d’aider plutôt que, d’une manière ou d’une autre, mettre des bâtons dans les roues», a déclaré le haut diplomate.

Le président Joe Biden, qui est revenu dans l’accord de Paris sur le climat quitté par son prédécesseur Donald Trump, a annoncé en avril 2021 que les États-Unis réduiraient les émissions de gaz à effet de serre de 50 à 52% d’ici à 2030, par rapport à 2005. Joe Biden a soumis ces nouveaux engagements auprès de l’ONU afin de se rapprocher des objectifs de l’accord de Paris de 2015, où John Kerry était à la manœuvre comme chef de la diplomatie pour Barack Obama.

Vendredi, la Chine, premier émetteur mondial, a appelé à ce que chaque pays se tienne aux engagements de l’accord de Paris, un porte-parole de la diplomatie chinoise ajoutant, à propos des États-Unis, que «réciter des slogans n’est pas assez». John Kerry, qui a travaillé avec les responsables de Pékin sur le climat malgré la rivalité entre les deux pays, a assuré qu’il n’était «pas surpris par le message» du géant asiatique. «Nous allons montrer précisément à la Chine comment nous y arriverons», a ajouté John Kerry.

Le problème du charbon

Le porte-parole du secrétaire général des Nations Unies avait déclaré jeudi que la décision de la Cour suprême était un «recul» dans la lutte contre le changement climatique, «alors que nous sommes déjà très en retard dans la réalisation des objectifs de l’accord de Paris». Jeudi, le plus haut tribunal du pays a estimé que l’Agence fédérale pour la protection de l’environnement (EPA) ne pouvait pas édicter de règles générales pour réguler les émissions des centrales à charbon, qui produisent près de 20% de l’électricité aux États-Unis.

«Je suis convaincu -- et nos juristes regardent cela de plus près -- que cette décision laisse suffisamment de marge de manœuvre pour faire plein de choses que nous devons faire» contre le changement climatique, a toutefois expliqué John Kerry dans un entretien à l’AFP. «Personne, ni banque, ni prêteur privé, ne va financer de nouvelle centrale à charbon aux États-Unis», a-t-il martelé. «Le charbon est le pire combustible du monde».

Pour la suite, «je pense que le président doit réfléchir à toutes les options possibles», a-t-il ajouté, alors que certains parlementaires démocrates appellent le président à déclarer un État d’urgence climatique. Vendredi pourtant, l’administration Biden a ouvert la voie à de nouveaux permis d’exploitation d’hydrocarbures dans le pays.

«Viser la lune»

Sans une réduction «rapide, radicale et le plus souvent immédiate» des émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs, il ne sera pas possible de limiter le réchauffement à +1,5 °C par rapport à l’ère pré-industrielle, ni même à +2 °C, ont prévenu les experts climat de l’ONU (GIEC) dans leur rapport publié en avril. Les États s’y sont pourtant engagés en signant l’accord de Paris mais ils ne sont pour l’instant pas à la hauteur de l’enjeu, alors qu’un réchauffement de +1,1 °C rend d’ores et déjà «très vulnérable» la moitié de l’humanité, frappée par des canicules, sécheresses, tempêtes et inondations qui se multiplient.

Il est difficile pour les États-Unis de faire preuve de leadership sur le climat à travers le monde alors que la centralité de cette question fait débat au sein du pays lui-même, a souligné Ruth Greenspan Bell, une experte sur le climat au sein du centre de réflexion Woodrow Wilson. «L’époque exige de viser la Lune, mais c’est difficile de viser la Lune quand on est en position défensive», estime-t-elle.

Les défenseurs de l’environnement placent peu d’espoirs dans un projet de loi sur l’énergie débattu au Congrès, notamment en raison des positions d’un sénateur démocrate modéré, Joe Manchin, qui défend son État de Virginie-Occidentale, où de nombreux habitants vivent des mines de charbon.

(AFP)

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