CanadaPrison à vie pour un «terroriste» qui a attaqué des femmes
Un jeune homme, le premier à être qualifié de «terroriste» au Canada, a été condamné à la prison à vie mardi pour avoir tué une femme à Toronto en 2020.
Le premier homme accusé au Canada de terrorisme après une attaque liée au genre a été condamné à la prison à vie mardi par la justice pour avoir tué une femme et en avoir blessé une autre à Toronto en 2020.
Le jeune homme, dont l’identité n’a été révélée parce qu’il était mineur au moment des faits, avait plaidé coupable des accusations de meurtre et de tentative de meurtre. L’adolescent, aujourd’hui âgé de 21 ans, s’était servi d’une courte épée pour attaquer les deux femmes dans un salon de massage, tuant la réceptionniste Ashley Arzaga et blessant grièvement une autre employée.
Lors son arrestation, la police avait retrouvé dans sa poche une note manuscrite lançant un appel à la rébellion des «incels» et ainsi qu’une inscription misogyne sur son arme blanche. La mouvance masculiniste des «incels», une abréviation anglophone qui signifie «involontairement célibataire», exprime en ligne notamment leur haine des femmes, responsables selon eux de leur insatisfaction sexuelle.
«Message à la société»
L’accusé, 17 ans au moment de l’attaque, «était motivé par l’idéologie incel et souhaitait envoyer un message à la société selon lequel les incels étaient prêts à tuer et à commettre des actes de violence», a estimé le juge Suhail Akhtar, de la Cour supérieure de l’Ontario, selon la presse canadienne. «Le meurtre de Ashley Arzaga, filmé, témoigne des ravages de cette idéologie», a-t-il ajouté, précisant que l’accusé «ne s’est pas contenté d’assassiner Ashley Arzaga. Il l’a massacrée».
La cour a condamné le jeune homme à une peine de prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant dix ans. Les «incels» avaient fait les gros titres au Canada en avril 2018 lorsqu’un homme se revendiquant de cette mouvance avait tué 10 personnes – principalement des femmes – et blessé 14 autres lors d’une attaque au camion-bélier à Toronto. Alek M. a été condamné l’an dernier à la prison à vie pour ces meurtres, mais n’a pas été inculpé de terrorisme.
Le Canada avait déjà connu d’autres attaques misogynes avec notamment, le 6 décembre 1989, le premier féminicide de masse revendiqué. Marc L., qui avait expliqué dans un message haïr les féministes, avait tué 14 jeunes femmes à l’École polytechnique de Montréal.