FootballSion va-t-il s’inventer une saison à rebours?
À l’heure où il commence généralement à entrer en transe, le club de Tourbillon est en train de perdre pied. S’il y a danger, c’est surtout celui de ne pas l’avoir vu venir.
- par
- Florian Vaney
Cela commence peut-être ainsi. Des lourds sifflets à la fin du match et des fans en colère à la sortie des joueurs, amassés devant les barrières de sécurité. Du déjà-vu. Pourtant, la cohabitation entre supporters et employés du club semblait s’être quelque peu apaisée cette saison. Tout est là sans doute. L’idée de confort, la tranquillité au classement, les résultats qui tombent plus ou moins régulièrement. On en oublie les différents, on voit la vie autrement. Puis la frontière est de nouveau traversée, au soir d’une cuisante défaite 3-0 face à Saint-Gall. Elle fait émerger la colère, oui. Mais surtout un avertissement.
À vivre comme si le danger n’existait pas, Sion semble avoir laissé son parachute de secours aux vestiaires. Il n’y a là pour l’heure qu’une impression. Ce qu’il faut craindre dépendra principalement du FC Lucerne et de sa capacité à poursuivre son redressement. Reste que, discrètement, le doute s’immisce.
Faire peu avec beaucoup
Depuis trop longtemps, les Valaisans vont de galère en galère avant de sauver leur peau sur quelques matches. Les derniers, souvent. Ç’en était devenu leur réalité, leur condition. Accepter une saison de lutte et de déceptions pour goûter au feu d’artifice final. Faut-il donc voir dans leur parcours presque trop serein jusqu’ici une saison «à rebours»? Commencée en haut pour terminer en bas?
Sur le terrain, les signaux ne sont pas bons, sans être catastrophiques. Disons en tout cas qu’ils ne collent pas avec la réalité d’une équipe en danger. S’il fallait associer un slogan avec les habituels matches du quatrième tour des Sédunois, cela ressemblerait à quelque chose comme «Faire beaucoup avec peu». Face à Saint-Gall, Sion avait potentiellement beaucoup. Il a terminé avec rien.
Gérer la menace différemment
Il y avait déjà cette stat, qui disait que le pensionnaire de Tourbillon n’avait pas perdu une seule fois contre les Brodeurs cette saison. Avec un duel très abouti il y a à peine un mois au Kybunpark et un Peter Zeidler prudent avant d’en découdre une dernière fois avec son ancienne équipe. Il y a eu ensuite ces trois immenses occasions, samedi soir, qui ne pouvaient pas toutes finir à côté. Et ce but hallucinant concédé, celui du 0-2. Sept Valaisans dans leur surface, quatre Saint-Gallois et personne à moins de deux mètres de Jérémy Guillemenot, si seul pour battre Kevin Fickentscher.
Pour l’heure, ce ne sont que des signaux, interprétables de plusieurs manières. Sans doute faut-il se réjouir que le FC Sion, battu pour la troisième fois de suite, n’ait pas encore tout vendu sur l’autel des résultats. Pas de mission commando, pas de changement d’entraîneur, pas de punchlines alarmantes dans les médias. Le calme fait du bien parfois. Il n’y a pas que la manière forte pour gérer une menace. Reste à voir comment les Valaisans vont s’y prendre cette fois.