primes maladie 2024: «Le bilan est assez mitigé, mais j’ai fait ce que j’ai pu»

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primes maladie 2024«Le bilan est assez mitigé, mais j’ai fait ce que j’ai pu»

Alain Berset a expliqué pour la dernière fois mardi les raisons de la forte augmentation des primes maladie pour 2024. Une hausse qui devrait se poursuivre pour 2025. 

Christine Talos
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Christine Talos

C’était prévu: le Conseil fédéral a annoncé une forte hausse des primes maladie pour l’année prochaine. Toutes catégories confondues, la prime moyenne atteint 359,50 francs par mois en 2024, ce qui correspond à une augmentation de 28,70 francs (8,7%) par rapport à cette année. 

Mardi, le ministre de la Santé Alain Berset, qui quittera le gouvernement à la fin de l’année, s’est livré pour la dernière fois à des explications devant la presse. «Ce n’est pas un exercice qui va me manquer», a-t-il lancé. Avant de convenir que cette hausse était «une très mauvaise nouvelle» pour les ménages. 

Forte hausse des coûts

Le Fribourgeois a justifié cette hausse d’abord par l’augmentation des coûts de la santé plus forte que prévu, soit 6,4% au premier semestre 2023 par rapport à la même période de 2022. Et ce n’est pas fini: les assureurs s’attendent à une hausse des coûts de 5,3% pour cette année et de 3,4% supplémentaires en 2024. 

Les raisons sont connues, selon Alain Berset: la population vieillit et a donc besoin de plus de soins. En outre, depuis l’après-Covid, la consommation de médicaments a fortement augmenté, tout comme les séjours hospitaliers ou encore certaines prestations médicales, notamment en physiothérapie. Le progrès médical a également un prix. Les coûts par personne ont ainsi doublé dans le domaine du cancer, a-t-il relevé. 

Le changement d’assurance a eu un prix

Autre constat: les assurés qui ont choisi l’an dernier une franchise plus élevée ou qui ont changé de caisse pour payer moins cher ont été plus nombreux qu’estimé. Du coup, les recettes prévues pour couvrir les coûts ont été moins élevées que prévu, a confié Alain Berset. 

D’autre part, les assureurs ont connu des pertes financières qui ont fait fondre les réserves. De forts effets de rattrapage liés à la pandémie ont entraîné des coûts plus élevés avec pour conséquence une perte liée aux activités d'assurance de 1,7 milliard de francs en 2022. À cela s’ajoutent des pertes sur placement de 1,75 milliard dues à une situation difficile sur les marchés des capitaux. «En tout, 3,5 milliards de francs ont été entièrement compensés par les réserves», a calculé Alain Berset. Des réserves qui se situent à 8,5 milliards aujourd’hui. Ce qui est «suffisant» mais ne laisse «plus de marge de manœuvre pour atténuer la hausse des primes». 

Alain Berset défend son bilan

A l’heure de faire les comptes, Alain Berset a reconnu un «bilan assez mitigé, mais j'ai fait ce que j'ai pu». Il s’est toutefois félicité que la hausse moyenne durant ses 12 années à l’Intérieur ait été plus faible que celle des 12 années précédant son arrivée. Il s’est aussi réjoui de n’avoir jamais coupé dans le catalogue de prestations de l’assurance de base. 

Toutefois, il estime que cette forte hausse de 8,7% doit inciter les acteurs de la santé à augmenter massivement la transparence des coûts et à s’assoir autour d’une même table pour éviter que le système déraille. 

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