CommentaireLoi Covid-19: et si c’était non dimanche?
Malgré des sondages qui donnent un oui assez confortable à la loi, on sent que le pouls de l’opinion publique est très versatile. Mais, en cas de non, rien ne devrait changer lundi et le Parlement devra se remettre au travail.
Ce dimanche, le sort de la loi Covid-19 demeure incertain, malgré des sondages qui ont donné jusqu’ici un oui assez confortable à plus de 60%, comparable au résultat du premier référendum du mois de juin. Cependant, sans mettre en doute le travail des sondeurs, il semble qu’une grande partie des citoyennes et des citoyens ont longtemps hésité avant de mettre un oui, un non ou laisser en blanc la case concernant cet objet.
Difficulté à se positionner
Cette valse-hésitation de l’électorat peut s’expliquer par l’intense campagne du non visible jusque dans les moindres recoins du pays. Comme le voulaient les auteurs du référendum, la campagne s’est focalisée sur le certificat et l’émergence d’une société de «surveillance de masse». L’UDC est le seul parti à faire campagne contre, mais on trouve des réticences au certificat dans d’autres cercles de la population, qui ne partagent pourtant pas ses idées. Ainsi, par exemple, la division des Verts valaisans à ce sujet est symptomatique de la grande difficulté pour beaucoup à se positionner.
Du côté des autorités fédérales, on doit espérer qu’une majorité de la population a pesé le pour et le contre pour se ranger finalement dans le «bon» camp révélé par les sondages. Mais l’histoire récente montre des antécédents où le résultat sorti des urnes était l’inverse des sondages, comme sur les minarets en 2009 ou sur l’immigration de masse en 2014.
Une vague antisystème?
Venons-en à la question en titre: et si c’était non dimanche? Cela serait une formidable victoire pour les opposants et la vague antisystème qu’ils ont réussi à susciter. Ce serait aussi une sérieuse remise en question pour la majorité de la classe politique à Berne, car n’oublions pas que c’est le Parlement qui a modifié cette loi Covid-19 au mois de mars.
Vers un nouveau confinement
Mais un non dimanche ne changera en rien lundi la situation épidémiologique qui se dégrade dangereusement. Rappelons que la base légale du certificat est valable jusqu’au 20 mars. Libre au Conseil fédéral d’en faire encore usage si la situation l’y oblige. Jeudi, le médecin cantonal vaudois, Karim Boubaker, estimait que cette cinquième vague allait peser sur les structures sanitaires durant les trois prochains mois. Si le Conseil fédéral abandonne le certificat Covid-19 en cas de refus, l’option d’un nouveau confinement semble inévitable.
Au Parlement d’agir
Quel sera l’avenir du certificat Covid-19? Les millions de certificats, qui ont été émis jusqu’ici, notamment pour les millions de personnes vaccinées, ne pourront être désactivés du jour au lendemain. Beaucoup en ont besoin pour voyager notamment. Il permet encore, tant que la situation ne devienne pas ingérable, de filtrer les vaccinés des non-vaccinés pour les grandes manifestations, les établissements de soins, les restaurants, les lieux de loisirs, etc. En cas de refus. le Parlement devra vite remettre l’ouvrage sur le métier et trouver de nouvelles solutions. Peut-être déjà durant la session d’hiver qui commence lundi.