Cyclisme: Retour sur Peter Sagan, le roi du show qui tire sa révérence

Dimanche, à l’occasion du Tour de Vendée, Peter Sagan a mis un terme à sa carrière professionnelle sur route. Le Slovaque a marqué son sport par ses performances ainsi que sa fantaisie. Retour sur les points qui font de Sagan un sportif à part dont on se souviendra.

Très tôt, Peter Sagan a prouvé qu’un avenir en or lui était promis. Dès ses premières courses en junior, il s'est démarqué par son style et ses résultats. Son entrée dans le monde professionnel fût fracassante. En 2010, à 20 ans, il a acquis ses premières victoires lors de sa toute première saison. En une année, Terminator (aussi surnommé Hulk) a apporté un vent de fraîcheur dans le paysage de la course, venant perturber les anciens. 

Sagan a su confirmer par la suite qu’il n’était pas qu’une attraction d’une saison. En 2012, il remporte trois étapes au Tour de France, quatre au Tour de Suisse et cinq en Californie.

Peter Sagan, c’est avant tout un immense palmarès. Champion du monde à trois reprises (2015, 2016, 2017), sept fois maillot vert au Tour de France (un record), 121 victoires… De 2012 à 2019, rien ne semblait lui résister. C’est à partir de 2020 que les choses se sont compliquées. Testé positif trois fois du Covid, son retour à la compétition ne s’est pas passé comme prévu. 

Le patron de TotalEnergies (son équipe depuis 2022) Jean-René Bernaudeau déclarait dans L'Équipe: «Il ne prend plus de plaisir: je le sens franchement épuisé, à bout. Ce mec a tellement de pression, de sollicitations et de gens qui gravitent autour de lui, depuis tellement d’années… Tout cela l’a usé. Le ressort est cassé.»

À neuf ans, Peter découvre la compétition par le VTT. Ses premiers pas en tout-terrain et en cyclo-cross ont fortement influencé la suite de sa carrière. Coureur offensif, excellent sur les terrains vallonnés, remarquable sprinteur, Sagan possède une palette très complète de qualités qui lui valent sa réussite sur toutes les étapes. Aujourd’hui, à 33 ans, l'athlète souhaite retrouver le VTT et vise une qualification pour les JO 2024 de Paris.

«C’est à cause du spectacle que j’aime le cyclisme. Je ne veux pas seulement gagner, je veux faire le show pour que les gens me connaissent, et pour offrir quelque chose au public», clamait-il en 2012. Peter Sagan a fait parler de lui plus d’une fois pour ses folies.

Des déclarations chocs, souvent auteur de wheeling, filmé en train de dédicacer son livre à un spectateur en pleine course lors du Tour de France 2019 ou encore lorsqu’il a offert un vélo blanc et jaune au pape François. Nombreux sont les exemples de la fantaisie du Terminator, ce qui lui valait une certaine appréciation envers les amateurs du deux-roues. 

La pièce ne tombe pas toujours du bon côté, et Sagan a parfois payé le prix de son audace. À force de faire le buzz, ce dernier franchissait parfois certaines limites. Entre autres, en 2017, il est exclu du Tour du France pour avoir donné un coup de coude à Mark Cavendish. Quatre ans plus tôt, il avait fait scandale pour avoir pincé les fesses d’une hôtesse, avant d’aller s’excuser avec un bouquet de fleurs. 

En 2021, il est condamné à une amende de 5000 euros pour avoir blessé un policier à Monaco et enfreint le couvre-feu. Bis repetita en juin dernier, lorsqu’il est condamné pour conduite en état d’ivresse. 

Pour sa dernière course, dimanche, Sagan a reçu un bel hommage par les nombreux fans venus lui dire adieu. «C'est extraordinaire», a-t-il tourné la page avec émotion.