DiplomatieWashington appelle Kiev à contrer la corruption
La Maison-Blanche a exhorté, ce mardi, le gouvernement ukrainien à choisir un procureur général apte à lutter contre la corruption dans le pays.
Les États-Unis ont exhorté mardi l’Ukraine à choisir un procureur général crédible pour remplacer celle récemment renvoyée, appelant à des efforts renouvelés pour lutter contre la corruption au moment où Kiev tente par ailleurs de repousser les assauts russes.
«Nous nous joignons au peuple ukrainien pour souligner l’importance d’une nomination transparente d’un nouveau procureur général hautement qualifié et réellement indépendant», a déclaré à la presse le porte-parole du département d’État, Ned Price. «L’indépendance et l’impartialité du procureur général sont cruciales pour assurer l’intégrité des efforts en vue de faire rendre des comptes en Ukraine», a-t-il ajouté.
La lutte contre la corruption en Ukraine, préoccupation de longue date pour les États-Unis, est d’autant plus importante que le pays en guerre souhaite intégrer l’Union européenne, a noté Ned Price. «La corruption doit être combattue quand bien même l’Ukraine est en train de se défendre contre la guerre d’agression de la Russie», a-t-il assuré, estimant que si l’offensive de Moscou constitue une «menace externe», «la corruption représente une menace interne».
La procureure générale limogée mi-juillet
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé mi-juillet le renvoi de la procureure générale Iryna Venediktova, ainsi que du chef des services de sécurité Ivan Bakanov. Le chef de l’État leur reprochait des efforts insuffisants en matière de la lutte contre les espions russes et collaborateurs de Moscou.
Les États-Unis, qui ont accordé des milliards de dollars d’aide notamment militaire à l’Ukraine depuis l’invasion russe du 24 février, avaient déjà par le passé insisté sur l’importance de la lutte anti-corruption. Alors vice-président, Joe Biden avait fin 2015 fait pression sur les autorités ukrainiennes pour qu’elles limogent le procureur général de l’époque, Viktor Chokine, dans le cadre d’efforts coordonnés avec l’Union européenne et le FMI notamment, car il était accusé de couvrir la corruption en Ukraine et de saboter les réformes du gouvernement.
L’affaire avait inspiré des théories du complot non fondées concernant le fils de Joe Biden, Hunter, qui siégeait à l’époque au conseil d’administration d’une entreprise ukrainienne, et reprises par Donald Trump, président. Ses efforts pour convaincre Kiev de livrer des informations compromettantes sur Joe Biden étaient alors apparus au grand jour, et avaient contribué à mener une première fois le président américain au bord de la destitution.