IranLe réalisateur Dariush Mehrjui et sa femme poignardés à mort
Le couple a été assassiné à son domicile près de Téhéran alors que la femme avait annoncé récemment qu’ils avaient reçu des menaces.
L’un des plus importants cinéastes iraniens, Dariush Mehrjui, a été tué à coups de couteau samedi soir avec son épouse à leur domicile près de Téhéran, a annoncé dimanche l’Autorité judiciaire. Âgé de 83 ans, le cinéaste avait réalisé en 1969 «La vache», l’un des premiers films de la nouvelle vague du cinéma iranien.
«Au cours de l’enquête préliminaire, nous avons constaté que Dariush Mehrjui et son épouse, Vahideh Mohammadifar, avaient été tués par de multiples coups de couteau au cou», a annoncé le chef de la justice de la province d’Alborz, proche de Téhéran, Hossein Fazeli-Harikandi, cité par l’agence de la justice Mizan Online.
Il a expliqué que le cinéaste avait envoyé vers 21 heures un message à sa fille Mona pour l’inviter à dîner à leur domicile à Karaj, une grande ville à une quarantaine de kilomètres de la capitale. Lorsqu’elle est arrivée une heure et demie plus tard, elle a découvert les corps de ses parents avec des blessures mortelles au cou.
Un cambriolage récent
Dans un entretien publié dimanche par le journal «Etemad», la femme du cinéaste avait annoncé qu’elle avait été récemment menacée par un individu et que leur domicile avait été cambriolé. «L’enquête a montré qu’aucune plainte n’avait été déposée concernant l’entrée illégale dans la villa de la famille Mehrjoui et le vol de leurs biens», a ajouté M. Fazeli-Harikandi.
Dariush Mehrjui a notamment réalisé «La Vache» (1969), «Monsieur le naïf» (1970), «Le Cycle» (1974), «Les Locataires» (1987), «Hamoun» (1990), «Sara» (1993), «Pari» (1995) et «Leila» (1996). Ces films avaient été projetés en 2014, par le Forum des Images à Paris, au cours d’un hommage en sa présence.
Entre 1980 et 1985, le cinéaste a séjourné en France où il a réalisé «Le Voyage au pays de Rimbaud». De retour en Iran, il triomphe au box-office avec «Les Locataires». En 1990, il signe «Hamoun», une comédie noire sur les 24 heures de la vie d’un intellectuel angoissé par son divorce et ses inquiétudes intellectuelles, dans un Iran envahi par les entreprises technologiques Sony et Toshiba. Dans les années 1990, Dariush Mehrjui a également brossé des portraits de femmes.