ÉtudeDécouverte de champignons capables de digérer le plastique
Une étude du WSL dévoile que des champignons et des bactéries découverts dans les Alpes réussissent à digérer certains plastiques. Ils ne peuvent rien contre le polyéthylène.
Les bactéries ou les champignons des sols alpins froids peuvent-ils dégrader le plastique? C’est à cette question que se sont intéressés des chercheurs de l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL). Et les résultats de l’étude, publiée ce mercredi dans la revue spécialisée «Frontiers in Microbiology», montrent qu’il existe des champignons capables de digérer le plastique à basse température.
Joel Rüthi, l’auteur principal de l’étude, a enterré en laboratoire du plastique dans des échantillons de sol prélevés à 3000 mètres d’altitude: deux sortes biodégradables – comme le plastique des sacs de compost – et un morceau de polyéthylène (PE) que l’on trouve dans les sacs-poubelles noirs, explique le WSL (texte en allemand). Et après cinq mois à 15 degrés Celsius, les deux films dégradables présentaient de petits trous et un biofilm composé de bactéries et de filaments de champignons. Le PE, en revanche, n’avait pas bougé.
«Les sacs à compost se sont certes partiellement dégradés, mais il faudrait beaucoup plus de temps pour qu’ils se décomposent complètement», déclare Joel Rüthi. C’est pourquoi, il ne faut en aucun cas jeter des déchets plastiques dans les Alpes – ou n’importe où dans la nature –, même ceux en plastique biodégradable.
Économie circulaire
Sur le plastique compostable, ils ont aussi découvert des gènes pour des enzymes capables de décomposer des chaînes de molécules. «Nous en concluons que des micro-organismes qui décomposent les substances chimiques présentes dans le plastique s’y sont installés», dit le chercheur.
Ces enzymes pourraient décomposer à nouveau le plastique en ses éléments constitutifs et fabriquer de nouveaux plastiques à partir de ceux-ci – sans avoir besoin de pétrole frais. «Cela permettrait de mettre en place une véritable économie circulaire pour le plastique», conclut Joel Rüthi.