Guerre en Ukraine«Un État doit garder la tête froide» selon Ignazio Cassis
Le président de la Confédération a tenu un bref point de presse lundi pour expliquer la position de la Suisse suite aux centaines de corps de civils retrouvés dans la ville de Boutcha.
- par
- Christine Talos
Le président de la Confédération Ignazio Cassis s’est brièvement expliqué lundi devant la presse après une prise de position durant la nuit de dimanche à lundi. Sur Twitter, le Département fédéral des affaires étrangères a en effet commenté la découverte de nombreux corps de civils dans la ville de Boutcha près de Kiev après le retrait des troupes russes par ces propos: «Les événements de Boutcha laissent craindre de graves violations du droit international humanitaire. Ces événements, ainsi que toutes les autres violations massives du droit international humanitaire, nécessitent d’urgence une enquête internationale indépendante», a-t-il écrit.
Interrogé, Ignazio Cassis, a expliqué qu’il est important de ne pas réagir de manière émotionnelle au niveau de l’État. «Les images de Boutcha que nous avons vues nous ont tous profondément choqués, en tant qu’êtres humains. Mais un État doit réagir avec la tête froide».
Retenue critiquée
Lundi, plusieurs parlementaires de tous bords, sauf de l’UDC, ont réclamé davantage de mesures et critiqué le ministre sur le fait d’avoir utilisé le terme «événements» pour évoquer la situation de Boutcha alors que d’autres États n’ont pas hésité à évoquer des crimes de guerre voire des crimes contre l’humanité. «Appeler ces événements un crime contre l’humanité, ce n’est pas un geste politique mais juridique. Il revient à un tribunal de qualifier ainsi cette situation. On peut bien sûr s’imaginer qu’il s’agit d’un crime contre l’humanité, mais la diplomatie doit être attentive à l’utilisation des mots», a rappelé le président de la Confédération.
Le président de la Confédération a encore appelé «une enquête internationale indépendante sur les violations présumées du droit international humanitaire en Ukraine, que ce soit via l’ONU ou l’OSCE», a-t-il expliqué.
Selon lui, la Suisse est prête à s’engager avec des ressources, des experts pour une telle enquête.