Festival de CannesUn cinéaste autochtone exclu du tapis rouge à cause de ses mocassins
Kelvin Redvers, un cinéaste autochtone originaire du Canada, s’est vu refuser la montée des marches parce qu’il portait des mocassins traditionnels.
Le cinéaste autochtone Kelvin Redvers a affirmé s’être récemment vu refuser l’entrée au tapis rouge de la 75e édition du Festival de Cannes parce qu’il portait des mocassins, des chaussures traditionnelles qu’il a par la suite pu chausser.
«J’ai grandi avec ma culture et les mocassins sont importants. Je comprends qu’il y ait certaines règles concernant le dress-code sur le tapis rouge alors j’ai pensé que si je portais un smoking, un nœud papillon, et une pièce qui montrait que je suis autochtone, ça serait accepté», a raconté samedi le réalisateur déné, originaire des Territoires du Nord-Ouest, à la chaîne CBC.
«Dans de nombreuses cultures au Canada, les mocassins sont tout à fait considérés comme des vêtements traditionnels et formels», a-t-il souligné. Kelvin Redvers s’était rendu en France avec une délégation de cinéastes autochtones et était invité à l’avant-première du film «Les Amandiers» de l’actrice franco-italienne Valeria Bruni Tedeschi, projeté le 22 mai.
«Difficile de digérer»
Des responsables du service de sécurité du festival lui ont cependant barré l’accès, a raconté le réalisateur dans plusieurs grands médias nationaux. Il a ensuite été autorisé à retourner sur le tapis rouge avec d’autres chaussures.
«C’est difficile de digérer des choses comme ça. Même maintenant quand j’y repense, ça me bouleverse. J’étais déçu, en colère», a-t-il expliqué, à son retour à Vancouver en Colombie-Britannique (ouest). Kelvin Redvers a déclaré qu’il était «excité depuis un moment» à l’idée de pouvoir porter ses mocassins bruns, qui avaient été confectionnés par sa sœur.
Dans les heures qui ont suivi l’incident, le réalisateur a indiqué avoir rencontré de hauts responsables du festival, qui se sont excusés et l’ont invité à porter les mocassins sur le tapis rouge lors de la présentation des «Crimes du Futur» de David Cronenberg, lundi.
Cette semaine, le cinéaste a dit sur Facebook espérer que cet incident permettrait de faire savoir «partout dans le monde que les vêtements traditionnels autochtones sont tout à fait acceptables dans des contextes formels comme le tapis rouge».