«Mort à la Suède»Des milliers de Pakistanais protestent contre l’autodafé du Coran
Réunis pour protester contre l’acte très controversé d’un Irakien en Suède fin juin, ils ont réclamé la rupture des liens diplomatiques avec la Suède et l’expulsion de son ambassadeur.
Des milliers de personnes ont manifesté vendredi dans tout le Pakistan pour condamner l’autodafé fin juin d’un Coran en Suède, un acte qui avait soulevé l’indignation dans le monde musulman. Des drapeaux suédois ont été brûlés ou piétinés en plusieurs endroits du pays, notamment sur le marché Sitara d’Islamabad.
«Le Coran est notre ligne rouge», ont tonné les centaines de manifestants réunis sur ce marché, qui ont réclamé la rupture des liens diplomatiques avec la Suède et l’expulsion de son ambassadeur.
Une journée défense de la «sainteté du Coran»
Le Premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif, avait appelé en début de semaine à des manifestations dans tout le pays après la prière hebdomadaire du vendredi, ordonnant que cette journée soit consacrée à la défense de la «sainteté du Coran». D’autres partis politiques, dont le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), la principale formation d’opposition de l’ex-Premier ministre Imran Khan, avaient aussi invité leurs partisans à manifester.
Plus de 200 manifestations ont eu lieu dans la province très conservatrice du Khyber Pakhtunkhwa (nord-ouest), a indiqué à l’AFP un responsable local. «Nous demandons à la communauté internationale d’arrêter de persécuter les musulmans en créant une législation adaptée, et d’arrêter de profaner les religions et livres saints de chaque religion», a déclaré le prêcheur Tayyab Qureshi devant un millier de personnes à Peshawar, la capitale provinciale.
«Mort à la Suède»
«Nous ne pouvons permettre à quiconque de profaner notre saint Coran sous le couvert de la loi sur la liberté d’expression», a-t-il ajouté. «Expulsez l’ambassadeur suédois» ou «Mort à la Suède», ont scandé les manifestants, qui ont brûlé le drapeau suédois, a constaté un journaliste de l’AFP.
La question du blasphème est particulièrement sensible au Pakistan, où même des allégations non prouvées d’offense à l’islam peuvent entraîner assassinats et lynchages. Le pays a aussi à maintes reprises exprimé sur la scène internationale son inquiétude face à ce qu’il considère comme la hausse de l’islamophobie dans le monde.