Paris: Un Salon de l’agriculture entre selfies et huées pour Macron

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Paris (F)Un Salon de l’agriculture entre selfies et huées pour Macron

Le président français s’est plié samedi au rituel de la visite du salon, distillant des solutions aux maux qui inquiètent les Français, sécheresse et l’inflation en tête. Pas toujours bien accueillies.

En 2022, la visite présidentielle du Salon de l’agriculture avait été très rapide, au tout début de la guerre en Ukraine, et le salon avait été annulé en 2021 en raison du Covid. Cette année, Emmanuel Macron a renoué avec la tradition.

En 2022, la visite présidentielle du Salon de l’agriculture avait été très rapide, au tout début de la guerre en Ukraine, et le salon avait été annulé en 2021 en raison du Covid. Cette année, Emmanuel Macron a renoué avec la tradition.

REUTERS

Un «plan de sobriété sur l’eau» pour faire face à la sécheresse. Un appel pressant aux chaînes de supermarchés pour contenir les prix alimentaires. Au Salon de l’agriculture, qu’il a inauguré samedi à la porte de Versailles, dans le sud de Paris, Emmanuel Macron a voulu offrir des esquisses de solutions aux maux qui inquiètent les Français. Selfies, bains de foules mais aussi parfois des huées ont accompagné le président français dans sa longue déambulation qui devait durer 13 heures parmi les stands.

Au moment où certains redoutent un «mars rouge», qui verrait les prix alimentaires flamber encore davantage, Emmanuel Macron a considéré que «ceux qui doivent faire un effort sur leurs marges, ce sont les distributeurs», en estimant que les producteurs avaient fait leur part compte tenu de l’explosion de leurs coûts.

Un plan de sobriété pour l’eau

Alors que la France connaît un épisode de sécheresse historique cet hiver, le chef d’État a par ailleurs plaidé pour un «plan de sobriété pour l’eau» sur le modèle du «plan de sobriété énergétique» lancé pour contenir les effets de la guerre en Ukraine. La formule avait fait mouche et la consommation d’électricité en France sensiblement diminué.

«On sait qu’on sera confronté comme on était l’été dernier à des problèmes de raréfaction (d’eau): plutôt que de s’organiser sous la contrainte au dernier moment avec des conflits d’usage, on doit planifier tout ça», a-t-il expliqué, ajoutant qu’il fallait se résoudre à la «fin de l’abondance».

«À quoi tu sers?»

Au milieu d’échanges bon enfant, c’est sur cette question du climat que le président de la République a été vivement interpellé par un militant du collectif «Dernière rénovation». Arborant un t-shirt barré d’un «À quoi tu sers?» le jeune homme a reproché à Emmanuel Macron son inaction sur le climat. «Je suis là pour vous dire qu’on n’arrêtera pas, parce qu’on n’en peut plus de demander gentiment», lui a-t-il lancé. «Vous êtes la démonstration d’une forme de violence civique», a répliqué le président.

Un peu plus tard, près des stands de la filière viticole, Emmanuel Macron a été accueilli par des cris et huées. «C’est un salon qui se passe bien. Ces petits événements sont normaux», a relativisé le président.

Des gestes pour les pêcheurs et les agriculteurs

À l’intention des agriculteurs, des éleveurs, des pêcheurs, Emmanuel Macron a multiplié les gestes. Il a ainsi exclu de soutenir en l’état un accord commercial avec les quatre pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay), conclu en 2019 avec l’UE mais pas encore ratifié. Pour la filière pêche, les aides sur les carburants seront prolongées jusqu’au mois d’octobre.

Mais les agriculteurs réclament un relâchement des contraintes qui pèsent sur les agriculteurs. La plupart jugent que le robinet des pesticides à leur disposition s’est trop tari ces dernières années, les laissant face à des «impasses» lorsqu’il faut lutter contre des parasites.

«On ne me parle pas tant que ça des retraites!»

Renouant avec la tradition, Emmanuel Macron met par ailleurs fin à une discrétion médiatique observée depuis le début des débats sur la réforme des retraites. Si quelques visiteurs munis de pancartes appelant à un retour à la retraite à 60 ans ont été tenus à distance de la déambulation du chef de l’État, celui-ci a défendu sa réforme qui maintient le système par répartition, en faisant observer qu’il n’y avait «qu’une solution: travailler davantage». «On ne me parle pas tant que ça des retraites!» a-t-il finalement soufflé.

(AFP)

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