SyrieLe chef du groupe État islamique est mort lors d’un raid américain
Abu Ibrahim al-Hashimi al-Qurayshi a été tué par une explosion qu’il a lui-même causée, a annoncé jeudi la Maison-Blanche. Des membres de sa famille ont aussi perdu la vie.
Le dirigeant du groupe jihadiste État islamique (EI) Abu Ibrahim al-Hashimi al-Qurayshi est mort lors d’une opération des forces spéciales américaines jeudi avant l’aube en Syrie, plus de deux ans après l’élimination de son prédécesseur.
L’armée américaine a «éliminé du champ de bataille» le dirigeant de l’EI lors d’une opération dans le nord-ouest de la Syrie, a annoncé le président Joe Biden à Washington.
Tous les soldats américains sont sains et saufs, a-t-il ajouté en indiquant qu’il s’adresserait au peuple américain plus tard dans la journée.
Selon un haut responsable de la Maison-Blanche, le chef de l’EI est mort dans une explosion qu’il a lui-même causée. «Au début de l’opération, la cible terroriste a fait exploser une bombe qui l’a tuée ainsi que des membres de sa propre famille dont des femmes et des enfants.»
Surnommé «le destructeur»
D’après l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), les militaires américains ont atterri en hélicoptère près de camps de déplacés de la localité d’Atmé, une région de la province d’Idleb, et des affrontements ont ensuite éclaté. Treize personnes ont été tuées, dont quatre femmes et trois enfants, a indiqué l’ONG sans aucune précision sur les victimes.
Surnommé «le professeur» ou le «destructeur», Amir Mohammed Saïd Abdel Rahman al-Mawla, jihadiste aux multiples alias présenté par le groupe jihadiste comme «l’émir» Abu Ibrahim al-Hashimi al-Qurayshi, a entre autres présidé au massacre de la minorité kurdophone des Yazidis.
Selon des correspondants de l’AFP à Atmé, l’opération a visé un bâtiment de deux étages dans une zone entourée d’arbres. Une partie du bâtiment a été détruite et le parterre des pièces était couvert de sang. Des habitants ont indiqué avoir entendu le bruit des hélicoptères, puis des «explosions».
Les hélicoptères américains ont décollé d’une base militaire dans la ville syrienne à majorité kurde de Kobani et des membres des forces spéciales des Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes et formées par les États-Unis, ont participé à l’opération, d’après l’OSDH.
Chassé de ses fiefs de Syrie
L’opération de jeudi est intervenue quelques jours après la fin d’un assaut de l’EI contre une prison tenue par les FDS, dans la région de Hassaké (nord-est). Cet assaut fut la plus importante offensive du groupe jihadiste depuis sa défaite territoriale en Syrie en 2019 face aux FDS aidées par la coalition internationale. L’attaque de la prison et les combats ayant suivi, ont fait 373 morts, dont 268 jihadistes, 98 membres des forces kurdes et sept civils, selon l’OSDH.
L’EI a été chassé de ses fiefs en Syrie et en Irak, mais continue de mener des attaques dans ces deux pays voisins à travers des cellules dormantes.