Football: Jean-François Collet: «Ce qui doit changer, c’est de faire des points»

Publié

FootballJean-François Collet: «Ce qui doit changer, c’est de faire des points»

Débouté par le TAS, Xamax n’a plus guère le choix. S’il entend éviter les barrages, le club de la Maladière doit se sauver sur le terrain. Son président évoque les conditions d’une improbable remontada.

Nicolas Jacquier
par
Nicolas Jacquier
Pour Jean-François Collet, ici dans son rôle de patron du Ladies Open de Lausanne, Xamax se doit de jouer tous les coups restant à fond.

Pour Jean-François Collet, ici dans son rôle de patron du Ladies Open de Lausanne, Xamax se doit de jouer tous les coups restant à fond.

Pascal Muller/freshfocus

À la Maladière, on connaissait déjà les défaites reçues sur le terrain – lanterne rouge depuis le coup d’envoi du championnat, Xamax en a déjà encaissé quinze lors de cette saison galère. Et voici qu’il a subi un autre type de défaite, judiciaire celle-là. Alors qu’il espérait pouvoir se sauver sur le tapis vert en faisant «annuler» le barrage censé toujours l’opposer à une formation de Promotion League, le club neuchâtelois a été débouté en début de semaine par le Tribunal arbitral du sport (TAS). Les juges lausannois ont donné raison à l’ASF qui s’était déjà prononcé en défaveur du club de SFL. Selon le règlement de la 1re ligue, la troisième équipe de Promotion League à recevoir sa licence pourra bel et bien disputer le barrage de promotion (31 mai et 3 juin), même si elle ne termine pas sur le podium.

«La manière dont cette histoire a été menée à Berne est scandaleuse. Ce que l’ASF et la Ligue ont fait, c’est du grand n’importe quoi»

Jean-François Collet, propriétaire de Xamax

Un verdict qui condamne Xamax à enquiller les victoires afin d’effacer les huit points de retard qu’il accuse sur le FC Vaduz. Faute de quoi, il lui faudra passer par un barrage de tous les dangers. À quelques heures d’un nouveau rendez-vous capital, ce vendredi soir contre Wil (19h30), on a fait le point avec son président.

Jean-François Collet, que vous inspire cette nouvelle défaite judiciaire?

Je pensais sérieusement qu’on allait gagner devant le TAS. Sinon, on n’aurait jamais fait appel. La manière dont cette histoire a été menée à Berne est scandaleuse. Ce que l’ASF et la Ligue ont fait, c’est du grand n’importe quoi. Le règlement de la SFL (ndlr: prévoyant l’annulation du barrage si une équipe du top 3 de Promotion League ne pouvait pas recevoir la licence pour le niveau supérieur, ce qui est le cas des espoirs du FC Lucerne actuellement en tête) est pourtant clair, ce qui nous avait d’ailleurs été confirmé par écrit en octobre dernier.

Allez-vous poursuivre cette bataille jusqu’au Tribunal fédéral ou avez-vous décidé d’en rester là?

Il faudra regarder les considérants du jugement en détail. Je me dois de défendre les intérêts de Xamax. Je pourrais m’en vouloir de ne pas le faire jusqu’au bout. Le fait qu’une partie des frais de la cause a été attribuée à la partie adverse démontre l’embarras des juges du TAS. Il importe de voir aujourd’hui si cela vaut le coup d’aller au TF, s’il existe une chance de gagner. S’il s’avère qu’il y a un sens d’y aller selon nos avocats, alors on ira plus loin.

«C’est davantage un problème offensif que défensif (…) Si l’on avait converti la moitié de nos chances de but, on n’en serait pas là»

Jean-François Collet, propriétaire de Xamax

La vraie priorité ne se joue-t-elle pas sur le terrain?

C’est là que l’on doit essayer de se sauver, effectivement. On ne doit rien lâcher. Mais rien ne se passera si l’on ne change pas. Ce qui doit changer, c’est de faire des points. Ce que l’on n’a pas su faire suffisamment jusque-là.

C’est quoi le problème? Pourquoi Xamax n’y arrive-t-il toujours pas?

Notre départ catastrophique a influé sur toute la saison. On voit que l’équipe traîne un manque de confiance. À mes yeux, c’est davantage un problème offensif que défensif. On se crée des occasions que l’on ne parvient pas à transformer. Si l’on avait converti la moitié de nos chances de but, on n’en serait pas là.

«Je n’ai pas planifié un plan Promotion League. Si ça devait arriver, on fera face»

Jean-François Collet, propriétaire de Xamax

Alors qu’il reste 24 points en jeu, comment réussir à s’en sortir?

Il faudrait que l’équipe parvienne à évoluer libérée, en jouant tous les coups à fonds. Revenir sur la 9e place s’annonce certes compliqué mais cela peut aussi aller vite. On va encore recevoir Bellinzone et Vaduz, deux adversaires directs. Mais cela va aussi dépendre des autres. Non seulement, il faut que l’on soit bon sinon meilleur, mais il faut aussi espérer que les équipes dans notre viseur perdent des points. Quoi qu’il en soit, Xamax se doit de terminer l’exercice autrement, avec des victoires. Dans le scénario du pire, cela nous permettrait d’aborder au mieux les barrages.

Et si Xamax devait malgré tout quitter le monde professionnel dans quelques semaines? Quelles seraient les conséquences d’une nouvelle relégation?

Je sais que cela peut arriver mais je préfère ne pas y penser. Je n’ai pas planifié un plan Promotion League. Si ça devait arriver, on fera face. Xamax sera toujours là.

Xamax amoindri face à Wil

Ton opinion