France: Marlène Schiappa va quitter le gouvernement

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FranceLe remaniement du gouvernement coûte sa place à Schiappa

Un remaniement ministériel modeste a eu lieu ce jeudi, au sein du gouvernement français. Exit la ministre Marlène Schiappa.

Marlène Schiappa, chargée de l’Économie sociale et solidaire, a été remerciée, ce jeudi.

Marlène Schiappa, chargée de l’Économie sociale et solidaire, a été remerciée, ce jeudi.

AFP

La secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale et solidaire, Marlène Schiappa, épinglée pour sa gestion du Fonds Marianne, va quitter le gouvernement d’Élisabeth Borne, a annoncé vendredi, une source proche du dossier.

Les informations récurrentes sur son départ sont «exactes», a confirmé cette source. Marlène Schiappa a aussi fait couler beaucoup d’encre en s’affichant en couverture du magazine Playboy, une initiative alors qualifiée de «pas du tout appropriée» par la Première ministre.

Scandale du fonds Marianne

Avant d’être en charge de l’économie sociale et solidaire, elle s’était imposée auprès de l’opinion publique comme secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité femmes/hommes et de la lutte contre les discriminations (2017-2020), une fonction qui lui a permis de s’investir notamment dans la lutte contre les violences conjugales et les féminicides.

Mais elle a fini par être emportée par le scandale du fonds Marianne. Ce dispositif, qu’elle a lancé en 2021 après l’assassinat de Samuel Paty, pour financer des contre-discours à l’islam radical, a donné lieu à des soupçons de mauvaise gestion et de gaspillage d’argent public. Etrillée début juillet par une commission d’enquête sénatoriale consacrée à ce dossier controversé, l’intéressée estimait toutefois être sortie par le haut de cette affaire: «Ma probité est intacte», affirmait-elle encore dimanche, au quotidien «Corse-Matin».

Attal à l’Éducation nationale

Pour sa part, Gabriel Attal, 34 ans, va succéder à Pap Ndiaye à la tête du ministère de l’Éducation nationale, ont indiqué jeudi plusieurs sources de la majorité présidentielle. Jusqu’alors ministre délégué aux Comptes publics, il deviendra le plus jeune titulaire de ce poste sous la Ve République.

Érigée comme un chantier prioritaire en début de quinquennat par Emmanuel Macron, l’École jouit du premier budget de l’État (64,2 milliards), en hausse de 3,9% en 2024, selon les premiers documents budgétaires, mais l’Éducation nationale semble être prisonnière de crises qui se succèdent.

Trouver des solutions pérennes

Rue de Grenelle, le nouveau ministre devra trouver des solutions pérennes à la crise de recrutement d’enseignants, défi majeur pour le système scolaire. Pap Ndiaye a ouvert la voie en engageant le retour des concours dans le premier degré à bac+3 contre bac+5.

La hausse de la rémunération fait également partie des solutions pour renforcer l’attractivité. Mais tant l’effort budgétaire inconditionnel que le «pacte», qui prévoit une hausse de rémunération soumise à de nouvelles missions, ont rencontré l’hostilité des syndicats et laissé perplexe le monde enseignant touché par un sentiment durable de déclassement. Le harcèlement scolaire, «priorité de la rentrée 2023» selon la Première ministre, mais aussi les controverses récurrentes sur la laïcité, à l’instar du port des abayas, s’inviteront également à l’agenda du ministre.

«Gabriel Attal connaît bien le ministère de l’Éducation puisqu’il a été secrétaire d’État à la jeunesse (2018-2020) du temps de Jean-Michel Blanquer, mais connaît-il la profession?» interroge Élisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du SE-Unsa sollicitée par l’AFP.

«Il va se mettre dans les pas d’Emmanuel Macron. Pap Ndiaye n’a jamais réussi à exister dans ce ministère, Macron a fait toutes les annonces. Emmanuel Macron a voulu en faire un symbole, mais il ne lui a jamais donné les clés pour conduire le véhicule», a commenté la syndicaliste. «Nous n’avons pas un regard très optimiste sur cette nomination, car Emmanuel Macron a plus à cœur des mesures d’affichages pour l’école, destinées au grand public, plutôt que la formation des jeunes.

Ministère des Solidarités

La présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, Aurore Bergé, remplacera Jean-Christophe Combe à la tête du ministère des Solidarités, ont indiqué jeudi à l’AFP des sources de la majorité. Issue des rangs de la droite, Aurore Bergé, 36 ans, s’est imposée dans la macronie depuis son élection comme députée des Yvelines en 2017. Jean-Christophe Combe sera resté à peine plus d’un an au gouvernement, où il faisait partie des ministres issus de la «société civile» – il avait auparavant été directeur général de la Croix-Rouge française.

Le député MoDem Philippe Vigier va être nommé ministre des Outre-mer à la place de Jean-François Carenco, un choix déjà critiqué par des élus ultramarins, selon plusieurs sources proches du dossier. Agé de 65 ans, ce docteur en pharmacie et biologiste de profession, député depuis 2007, n’est pas spécialiste des outre-mer et sa nomination est «un très mauvais signal» regrette auprès de l’AFP le député de Guyane Davy Rimane (groupe GDR, à majorité communiste), président de la délégation aux Outre-mer.

Remaniement «technique»

Huit nouveaux entrants, trois ministres changeant de poste, mais les ténors maintenus : l’Elysée a annoncé jeudi un modeste remaniement du gouvernement français pour relancer le second quinquennat d’Emmanuel Macron, quatre mois après l’adoption de la controversée réforme des retraites qui a fragilisé l’exécutif.

Bruno Le Maire à l’Economie, Gérald Darmanin à l’Intérieur, Catherine Colonna aux Affaires étrangères, Sébastien Lecornu à la Défense, Olivier Dussopt au Travail, Christope Béchu à la Transition écologique et même Olivier Véran, un temps donné partant, comme porte-parole du gouvernement: les poids lourds restent à leur poste à l’issue de ce remaniement présenté comme «technique» par l’entourage d’Emmanuel Macron.

(AFP)

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