Revendications salarialesLe Royaume-Uni se prépare au Noël de toutes les grèves
Écoles, travailleurs pétroliers, cheminots, infirmières, ambulanciers: au Royaume-Uni, les syndicats accentuent la pression sur le gouvernement, avant un Noël qui promet déjà d’être très chahuté.
Au Royaume-Uni, des salariés de la société de services pétroliers Petrofac, travaillant sur les installations de Repsol ou BP en mer du Nord, vont débrayer jeudi et vendredi, indique le syndicat Unite: 146 de ses adhérents sont concernés et demandent une meilleure rémunération et de meilleures conditions de travail. «Les compagnies de pétrole et de gaz qui produisent en mer encaissent des profits faramineux, mais jouent les grippe-sous quand il s’agit de leurs employés», a dénoncé la secrétaire générale du syndicat, Sharon Graham. Ces débrayages «vont engendrer des perturbations considérables».
Par ailleurs, en Écosse, des enseignants ont débrayé mercredi et poursuivent leur mouvement jeudi. D’autres jours de grève sont actuellement soumis au vote jusqu’au 13 janvier dans le pays, à l’appel de plusieurs syndicats.
La secrétaire à l’Education Gillian Keegan a assuré, sur Times Radio, que le gouvernement «a fait de son mieux pour répondre aux demandes des enseignants» et espère qu’une grève nationale dans les écoles britanniques sera évitée, car «nos enfants ont déjà manqué assez d’école pendant la pandémie». Elle ajoute que le gouvernement propose des hausses de salaire comprises entre 5% et 8,9% selon l’ancienneté – moins que ce que demandent les grévistes.
Poste, sécurité, transports, infirmières…
Avec une inflation à plus de 11%, le Royaume-Uni est le théâtre de grèves sans équivalent en plusieurs décennies. Tous les secteurs sont concernés: postiers, fonctionnaires, agents de sécurité et même des employés d’une ONG d’aide aux SDF qui disent craindre de devenir eux-mêmes des sans-abri.
Les transports sont particulièrement touchés: une grève par épisodes dure depuis des mois chez les cheminots, parfois rejoints par des employés du métro londonien, des chauffeurs de bus ou des employés d’aéroport. Le bras de fer va s’intensifier autour de Noël, d’autant que des agents autoroutiers vont également débrayer entre le 16 décembre et le 7 janvier. Et les trains Eurostar entre la Belgique, la France, les Pays-Bas et le Royaume-Uni risquent d’être perturbés par un débrayage d’agents de sécurité pendant les fêtes.
Les infirmières lancent aussi une grève historique à partir du 15 décembre, rejointes par les ambulanciers, au point que le Premier ministre Rishi Sunak a laissé entendre, mercredi, qu’il pourrait durcir la réglementation sur le droit de grève.