Football: Contre Wil, Sion a fait le job avec la manière

Après être monté très haut dans les émotions lors de sa demi-finale perdue contre Lugano, Sion a replongé ce vendredi soir dans le train-train du championnat. C’est évidemment bien moins spectaculaire et fait certes beaucoup moins rêver mais c’est tout aussi important sinon même davantage tant la promotion demeure l’objectif prioritaire des Valaisans.

Rebondir sans ressasser l’épisode cruel de la Coupe, voilà le défi auquel était d’ailleurs confronté un leader de Challenge League restant, faut-il le rappeler, sur un revers mortifiant à Thoune (défaite 1-0) au moment d’accueillir le modeste Wil.

En l’emportant sans trembler et avec la manière de surcroît – tant ce qu’il a proposé s’est avéré d’excellente facture –, Sion a brillamment montré qu’il s’était déjà relevé. Sa plus large victoire de la saison ne souffre aucune discussion, son adversaire se contentant d’un rôle de sparring-partner bien complaisant. Faisant en sorte d’éviter le bête accident, les Valaisans ont témoigné d’une emprise quasi totale sur la rencontre, permettant ainsi à Fayulu de signer un 17e blanchissage.

Alors qu’il reste trois journées avant le dénouement (lequel pourrait intervenir plus tôt), les voici qui possèdent toujours trois points d’avance sur Thoune, également large vainqueur à Baden de son côté (1-5). Si la bataille pour la promotion se poursuit, le club valaisan n’a jamais paru aussi bien placé, avec une Super League qui se rapproche toujours plus...

À Tourbillon, où Didier Tholot, en l’absence du suspendu Kabacalman, avait choisi Kronig pour l’associer à Baltazar, Sion a eu le bonheur de trouver l’ouverture sur sa première tentative. Ce qu’il a fait consécutivement à une action d’école amorcée par Chouaref (splendide ouverture après avoir récupéré le ballon dans les pieds de Maier au milieu du terrain), prolongée par Souza sur son aile droite et conclue par Sorgic, contrôlant le centre de son coéquipier avant d’inscrire en force son 11e but en championnat. 

Face à des Saint-Gallois dont l’ultime victoire à l’extérieur remonte au… 27 août (5-0 à Bellinzone), le buteur maison n’allait pas tarder à récidiver d’une manière aussi délicieuse que subtile quand on le vit réussir, sur un centre impeccable de Lavanchy, une géniale inspiration sous la forme d’une très spectaculaire déviation dans les airs.

2-0 et affaire bien emmanchée, ce FC Wil inoffensif et surtout malmené n’ayant alors vu que du jeu jusque-là. À considérer le nombre d’occasions que ses joueurs devaient se ménager, Sion aurait même pu considérablement alourdir la marque sans plusieurs sauvetages du gardien Laidini, seul visiteur à s’illustrer. Sur des choix qu’il devait sans doute juger trop personnels alors que certains joueurs étaient mieux placés, on a même vu Tholot s’agacer devant son banc devant pareil excès d’individualisme. À la pause, le leader faisait néanmoins le job, tout comme Thoune, qui, après avoir pourtant concédé l’ouverture du score, menait alors 2-1 à Baden.

Au retour des vestiaires, Sorgic aurait même pu y aller de son triplé s’il avait davantage appuyé sa reprise de volée (55e). Le troisième but finira quand même par tomber peu après grâce à Ziegler, transformant imparablement un penalty accordé pour une faute de Martic sur Bouchlarhem qui venait de lui échapper. Afin de transformer la soirée en fête du tir, le très inspiré Chouaref devait offrir plus tard un caviar à Souza, dont la reprise se logeait dans la lucarne opposée, Tourbillon se levant comme un seul homme pour saluer le geste technique du No 52, lequel cédait aussitôt sa place pour un changement prévu depuis de longues minutes.

Le kop local n’a pas dû regretter sa soirée, qu’il a constamment animée de ses chants et autres illuminations dans les gradins. Didier Tholot a raison lorsqu’il affirme que le soutien des fans représente une force.

Pour ce FC Sion pas loin d’être apparu euphorique, le mano a mano à distance avec Thoune se poursuivra dès le jeudi de l’Ascension à Aarau (18h) tandis que les Bernois recevront Schaffhouse… deux jours plus tard (18h). Au moment même où un titre et une promotion sont en train de se jouer, on est raisonnablement en droit de se demander pourquoi les responsables de la Ligue n’ont pas été capables de fixer les deux rencontres au même moment!