Menace nucléaire: Malgré des tensions qui «diminuent», Zaporijjia se prépare au «pire»

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Menace nucléaireMalgré des tensions qui «diminuent», Zaporijjia se prépare au «pire»

Alors que l’armée ukrainienne a affirmé jeudi que «les tensions diminuent» autour de la centrale, la situation est perçue comme une «menace importante» par les autorités locales.

AFP

Les autorités ukrainiennes de Zaporijjia, ville située à 50 km de la gigantesque centrale nucléaire éponyme, se préparent au «pire scénario», alors que Kiev a accusé Moscou de préparer une «provocation» sur le site, occupé par l’armée russe. L’armée ukrainienne a pourtant affirmé jeudi que «les tensions diminuent» autour de la centrale.

«Il s’agit d’une menace importante»

Exercice d’évacuation à grande échelle, diffusion de tracts d’information : «Il s’agit d’une menace importante, les gens se préparent, le gouvernement se prépare, les autorités locales se préparent», a assuré jeudi à l’AFP Olena Jouk, présidente du conseil régional de Zaporijjia.

L’armée ukrainienne a mis en garde mardi contre «la préparation possible d’une provocation sur le territoire de la centrale de Zaporijjia, dans un avenir proche». Selon elle, des «objets similaires à des engins explosifs ont été placés sur le toit extérieur des réacteurs 3 et 4». De son côté, le Kremlin a averti d’un possible «acte subversif» ukrainien aux «conséquences catastrophiques» à la centrale.

Une évacuation serait le pire scénario

A Zaporijjia, les autorités ont déjà effectué, fin juin, un exercice de simulation de l’évacuation de 138’000 personnes vivant dans un rayon de 50 km autour de la centrale atomique, rappel lointain de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, dans le nord de l’Ukraine, en 1986, à l’époque soviétique. Un telle évacuation «c’est le pire scénario», précise Mme Jouk, selon qui cela dépendra «du type d’accident: local, très local, pas local».

«Les Russes n’ont pas besoin de faire quelque chose de spectaculaire»

Olena Jouk, présidente du conseil régional de Zaporijjia.

«Je pense personnellement que l’accident sera local», dit la responsable pour laquelle ces nouvelles tensions sont liées à la contre-offensive menée par l’armée ukrainienne. Les Russes «n’ont pas besoin de faire quelque chose de spectaculaire. Ils doivent prendre des photos de la centrale nucléaire en train de brûler (...) pour justifier leur départ» de la zone «quand notre contre-offensive arrivera à un certain endroit, à une certaine situation», explique-t-elle.

«Les tensions diminuent» selon l’armée ukrainienne

Depuis début juin, afin de reprendre des territoires pris par les forces russes, les troupes ukrainiennes mènent une offensive sur plusieurs fronts, notamment à l’est de la centrale nucléaire, située au sud-ouest de la ville de Zaporijjia.

L’armée ukrainienne a de son côté affirmé jeudi que «les tensions diminuent» autour de cette centrale. «Les tensions diminuent petit à petit», résultat «d’un travail puissant» de l’armée et de diplomates ukrainiens ainsi que de «nos partenaires étrangers qui mettent la pression» sur la Russie, a déclaré Natalia Goumeniouk, porte-parole de l’armée ukrainienne pour le front Sud.

La centrale nucléaire ukrainienne de Tchernobyl (nord) avait été en 1986, à l’époque soviétique, le théâtre de la pire catastrophe nucléaire de l’Histoire. La zone dans le rayon de 30 kilomètres autour de cette installation est toujours largement contaminée par les radiations et pratiquement inhabitée.

(AFP)

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