JuraDans la fumée, il a perdu presque toutes ses tortues
Un métallurgiste licencié vit des heures douloureuses avec la perte de ses animaux dans un incendie. Mais un miracle s’est produit.
- par
- Vincent Donzé
Un café à la main, mardi matin, quand il a jeté un coup d’œil sur le thermomètre extérieur, Krikor (64 ans) a vu de la fumée sortir de la cabane de son jardin, dans un quartier résidentiel de Lajoux, aux Franches-Montagnes. Il a d’abord cru qu’il s’agissait d’une évaporation, avant de comprendre qu’il était face à un incendie.
La cabane ne contenait pas des outils de jardin, mais des tortues et des oiseaux qui comptaient beaucoup pour lui. Quand il a ouvert la porte de cette cabane, une fois la fumée dissipée, il a vu une vingtaine d’inséparables inertes sur le sol.
La police cantonale jurassienne a été alertée après 09 h 45. Le Service incendie et secours la Courtine a dépêché 14 hommes sur place, dont un voisin, appuyés cinq sapeurs-pompiers du Centre de renfort de Tramelan. Comme l’a rapporté la police, «certains animaux n’ont pas survécu suite au fort dégagement de fumée».
Lampe UV
Une enquête a été ouverte par la gendarmerie et la police judiciaire afin de déterminer la cause de l´incendie. Mais le propriétaire a sa petite idée: une lampe UV qui s’enclenche à 7 heures a pu tomber dans le fourrage, peut-être après avoir été bousculée par une pyramide de tortues tropicales, des pardalis qui n’hibernent pas et qui nécessitent 27 degrés toute l’année.
De ces tortues léopards, il y en avait 25 en hibernation dans le foin et les copeaux. Il n’en reste qu’une, une survivante que Krikor a placée chez lui, dans un terrarium qui en abritait deux. «Je ne comprends pas comment elle a survécu, c’est un miracle», dit-il.
Nouveaux cadavres
Mercredi matin, il faisait 5 degrés à Lajoux. Avec un ami, Krikor a contrôlé le contenu de ses nichoirs, avec la crainte de trouver de nouveaux cadavres. L’incendie a tué des inséparables qui n’ont pas trouvé l’accès aux deux volières aménagées de part et d’autre de la cabane. Seize oiseaux ont survécu, pas plus.
«Des tortues et des oiseaux, j’en possède depuis 40 ans. Je suis plus heureux avec eux qu’au bistrot!», lâche ce métallurgiste licencié à 62 ans. «J’aime les animaux», dit-il pour faire taire les médisances publiées sur Facebook. Reprendra-t-il des tortues et des oiseaux? «C’est trop tôt pour le dire. On verra ça au printemps», dit-il en vidant ses nichoirs.