Italie: Ötzi était basané avec une calvitie prononcée et un risque d’obésité

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ItalieÖtzi était basané avec une calvitie prononcée et un risque d’obésité

Une nouvelle analyse génétique de la momie trouvée en 1991, morte assassinée, montre également qu’il vivait dans une population isolée.

Les scientifiques pensaient jusqu’ici que sa peau avait bruni avec la glace, mais sa couleur serait proche de l’originale.

Les scientifiques pensaient jusqu’ici que sa peau avait bruni avec la glace, mais sa couleur serait proche de l’originale.

AFP

L’homme préhistorique des glaces Ötzi avait une peau plus foncée que supposé jusqu’à présent et probablement une calvitie avancée, selon une étude publiée mercredi par l’Institut Max Planck d’anthropologie de Leipzig.

L’analyse du génome de la plus célèbre momie d’Europe, âgée de plus de 5000 ans, établit par ailleurs que ses ancêtres étaient originaires d’Anatolie, ajoute l’institut allemand, qui a réalisé l’étude en collaboration avec l’Institut de recherche sur les momies Eurac à Bolzano, en Italie. L’étude a également découvert des allèles à risque associés au diabète de type 2 et au syndrome métabolique lié à l’obésité.

En tant qu’homme mûr, son âge au moment de sa mort étant évalué à environ 45 ans, Ötzi n’avait probablement plus de longs et épais cheveux, mais une chevelure très clairsemée. Ses gènes montrent une prédisposition à la calvitie, ce qui pourrait aussi expliquer «pourquoi on n’a trouvé presque aucun cheveu sur la momie», explique le coauteur du rapport, Albert Zink, de l’institut Eurac.

Couleur de peau originale

En outre, les chercheurs pensaient jusqu’à présent que la peau de la momie s’était assombrie pendant son stockage dans la glace. Mais il est probable qu’il s’agisse «en grande partie de la couleur originale de la peau d’Ötzi», a estimé Zink.

Son génome avait déjà été décrypté en 2012, mais les chercheurs ont utilisé des méthodes de séquençage améliorées permettant d’affiner l’analyse, selon l’étude. Ötzi présente ainsi, par rapport à ses contemporains européens, un pourcentage génétique inhabituellement élevé des premiers agriculteurs immigrés d’Anatolie, indique-t-elle. Les chercheurs en déduisent qu’il était issu d’une population alpine relativement isolée, ayant peu de contacts avec d’autres groupes européens.

Les Européens actuels sont issus essentiellement d’un mélange de gènes de trois groupes: les premiers chasseurs-cueilleurs d’Europe occidentale se sont peu à peu fondus avec les premiers agriculteurs qui ont migré du Proche-Orient il y a environ 8000 ans. Et les bergers des steppes d’Europe de l’Est sont venus s’y ajouter il y a environ 4900 ans.

Les traces génétiques de cette population des steppes trouvées dans le patrimoine génétique d’Ötzi lors des premières analyses n’ont pas été confirmées par la nouvelle étude. L’échantillon utilisé alors avait été souillé par un ADN moderne. «Nous avons été très surpris de ne trouver aucune trace des bergers des steppes d’Europe de l’Est dans le nouveau génome d’Ötzi, et la proportion de gènes de chasseurs-cueilleurs est également très faible», indique Johannes Krause, chercheur au Max Planck et coauteur de l’étude. «Génétiquement, il semble que ses ancêtres soient venus directement d’Anatolie», ajoute-t-il.

Tué par une flèche

Ötzi a été découvert en 1991 dans un glacier des Alpes italiennes. Sa découverte fut une sensation et depuis les scientifiques tentent de retracer sa vie à l’aide des techniques les plus modernes. Selon les connaissances actuelles, il mesurait un peu moins d’un 1,60 m, pesait environ 50 kilos et a été assassiné d’une flèche. Son dernier repas avant sa mort était très probablement de la viande de bouquetin séchée.

Son corps est conservé dans une chambre froide au Musée archéologique du Haut-Adige, à Bolzano, et constitue un véritable aimant touristique pour la petite ville alpine.

(AFP/M.P.)

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