AthlétismeSimon Ehammer y a cru jusqu’au bout mais doit se contenter de l’argent
En tête du classement tout au long du décathlon aux Européens de Munich, l’Appenzellois de 22 ans a vu l’or lui filer sous le nez lors de la dernière épreuve et termine 2e.
D’un côté, il y a un tout nouveau record de Suisse et la confirmation d’un énorme talent. De l’autre, il y a la frustration d’être passé tout près d’un coup retentissant. En tête du décathlon des Européens de Munich de la première à l’avant-dernière épreuve, Simon Ehammer repart finalement avec la médaille d’argen.. Au vu de sa joie à l’issue du 1500 m, largement partagée avec ses proches, il s’en contente aisément. «C’est juste incroyable, j’ai atteint l’un de mes grands objectifs, relevait-il d’ailleurs au micro de la RTS. J’ai vécu une deuxième journée extrêmement difficile, mais je suis tout de même très satisfait.» On ne peut s’empêcher, toutefois, de songer à l’or qui lui était promis.
Le prodige appenzellois a longtemps survolé les débats. Il s’est emparé de la première place du classement général dès la première épreuve en remportant le 100 m en 10’’56 avant d’en faire de même, dans la foulée, sur le saut en longueur (8,31 m). 13e au lancer de poids (14,24 m) puis 2e au saut en hauteur (2,08 m, nouveau record personnel au passage), il a bouclé la première journée en s’imposant sur le 400 m (47’’40). À mi-parcours, son avance sur son dauphin s’élevait déjà à 334 points.
Crispé avant le 1500 m
Ehammer a ralenti la cadence ce mardi et cela a fini par lui être fatal. Impressionnant au 110 m haies, dont il est sorti vainqueur en 13’’75, il s’est planté au lancer de disque (dernier avec 34,92 m) mais s’est immédiatement rattrapé au saut à la perche (3e avec 5,20 m, nouveau record personnel). Et s’il a perdu un peu de terrain sur ses poursuivants au lancer de javelot (8e avec 53,46 m), son avance semblait suffisamment confortable pour aborder sereinement la 10e et dernière étape. Toutefois, la crispation gagnait son visage avant le départ du 1500 m.
Au pied d’un immense bonheur, Ehammer s’est peut-être laissé submerger par ses émotions. L’Allemand Niklas Kaul, 3e du général au moment de s’élancer, s’est lui senti pousser des ailes. Porté par tout un stade, il s’envolait vers la victoire. Son chrono canon (4’10’’04, nouveau record personnel) combiné à celui du Suisse (dernier à près de 40 secondes de Kaul) lui permettait de rattraper d’un coup un retard qu’on pensait irrattrapable et de s’emparer, sur le fil, de la première place synonyme de médaille d’or.
Simon Ehammer peut donc nourrir des regrets. Reste qu’il a rehaussé son propre record de Suisse de 8377 points à 8468. Un mois après le bronze obtenu au saut en longueur aux Mondiaux d’Eugene (États-Unis), il s’agit tout de même d’un nouveau coup d’éclat dans une carrière qui en promet tant d’autres.