FootballPaolo Tramezzani: «On a bousillé tout ce que l’on avait fait de bien»
Après la claque magistrale infligée au FC Sion par Saint-Gall (2-7), son coach n’a pas fui ses responsabilités. «Ce soir, je me suis planté». Pour sa part, Peter Zeidler, lui, buvait du petit-lait…
- par
- Nicolas Jacquier
Peter Zeidler a toujours aimé revenir en Valais. Mais jamais il n’avait encore vécu ce qui lui est arrivé samedi soir, tous ces buts s’enchaînant comme si cela ne devait jamais s’arrêter. Il y en a finalement eu sept - dont cinq tombés en 17 minutes - mais il aurait pu y en avoir plus.
Saint-Gall perdait pourtant 1-0 après quelques secondes (penalty de Balotelli), 1-5 à la pause, 2-7 au final. Jamais Sion n’avait subi une telle déroute à Tourbillon de toute son histoire.
Quand il se remémore le fil de cette soirée historique, le coach du Kybunpark parle d’abord de cette entame de match qu’il qualifie lui-même de «catastrophique». Et après? La suite devait être plus douloureuse pour son ancienne équipe. «Les buts sont arrivés, reprend Zeidler. Il y a eu deux, trois, quatre buts, puis un cinquième dans la foulée. Tous ces buts, on ne s’y attendait pas. Pour la confiance, il était important d’avoir un moment de réussite. Chaque frappe était un but… À la mi-temps, j’avais encore de petits doutes. Puis j’ai compris que c’était assez clair qu’on allait gagner…»
Voici donc Saint-Gall installé sur le podium de la Super League (3e). Après son naufrage, Sion, lui, a dégringolé au 8e rang, désormais sous la menace du FC Winterthour. Comment a-t-il pu tomber si bas? Contrairement à ses joueurs sur le terrain, Paolo Tramezzani ne s’est pas défilé. «Je prends mes responsabilités, et ce n’est pas un discours de circonstances, devait-il expliquer après pareille déculottée. C’est moi qui entraîne cette équipe, c’est moi qui la gère. Ce soir (ndlr: samedi), je me suis planté.»
Devant l’ampleur du désastre, le coach du FC Sion ne cherchait même pas à évoquer un fait de jeu plutôt qu’un autre, ou à se réfugier derrière de fausses excuses. «Il y a tellement de choses qui n’ont pas fonctionné», soupirait-il avant de demander pardon aux fans.
Mea culpa des joueurs
Des excuses également présentées par Joël Schmied – «on a fait un match de merde (…) On va partir en vacances et cette performance va continuer à nous hanter» – et Numa Lavanchy. «On peut tous faire notre mea culpa envers nos supporters, lâchera le latéral vaudois au micro de Rhône FM. On n’a pas fait honneur à ce maillot. Se prendre un 7-2 dans les dents fait mal. Il va falloir s’en relever.» Reste à savoir comment.
Après avoir été chercher de haute lutte un bon point à Saint-Jacques dimanche passé (0-0 à Bâle) et être sorti indemne du piège de Wil en Coupe de Suisse mercredi (2-1 ap), Sion a tout fichu par terre avec un couac qui pourrait bien laisser des traces. «Aujourd’hui, devait conclure Tramezzani, on a bousillé tout ce que l’on avait fait de bien.» Difficile de lui donner tort.